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VIN

La génération internet est déconnectée du monde du vin

Marine Balue - La vigne - n°234 - septembre 2011 - page 46

Deux chercheurs palois montrent que la relation au vin est très différente selon les générations.
SMARTPHONE. La génération des 18-30 ans a besoin d'informations simples et rapides pour s'intéresser au vin. Les applications sur smartphone gagnent à se développer. © J.-C. GUTNER

SMARTPHONE. La génération des 18-30 ans a besoin d'informations simples et rapides pour s'intéresser au vin. Les applications sur smartphone gagnent à se développer. © J.-C. GUTNER

Les 18-30 ans ne s'intéressent pas au vin et en consomment peu. L'étude sociologique de Thierry Lorey et Pascal Poutet, chercheurs à l'ESC de Pau, l'a confirmé. Leur approche est originale. Ils se sont intéressés au comportement et à la représentation du vin qu'ont différentes générations de Français. Cela pour tenter d'expliquer la baisse constante de la consommation de vin en France.

Plus de transmission familiale

En 2009, ils ont mené un long entretien avec 39 personnes de trois générations différentes :

les plus de 65 ans, la génération « héritage »,

les 30-40 ans, la génération « réseaux », celle qui a connu les débuts de la mondialisation,

les 18-30 ans, la génération « mosaïque », celle de la révolution internet.

Chaque catégorie comprend des consommateurs réguliers, occasionnels et des non-consommateurs. Premier constat : on passe d'une consommation régulière chez les anciens, à occasionnelle chez les 30-40 ans, puis très occasionnelle, voire exceptionnelle chez les 18-30 ans.

Pour les premiers, le vin est une boisson bue à table, liée au patrimoine français. Pour les deuxièmes, il s'agit plus d'un repère social, d'une référence à une catégorie socioprofessionnelle élevée. Enfin, « chez la jeune génération, il y a une distance vis-à-vis du vin, avec souvent une incompréhension du produit et l'idée qu'il n'est pas bon pour la santé », note Thierry Lorey.

D'autre part, la transmission du goût du vin par le père a presque disparu pour cette jeune génération. Alors qu'elle a beaucoup compté pour la génération « héritage ».

Si l'on suit l'hypothèse selon laquelle le comportement de consommation entre 25 et 30 ans ne change pas en vieillissant, la consommation de vin devrait continuer à baisser ou stagner. « Il faut essayer d'entrer dans l'univers des 18-30 ans, suggère Thierry Lorey. Miser sur internet, le smartphone et leur donner des informations simples et rapides pour qu'ils accèdent au vin. »

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