ROUSSILLON L'assurance récolte n'assure pas !

Après l'orage de grêle qui a frappé 7 000 ha de vignes en Roussillon le 5 août, les vignerons assurés pensaient bien toucher une indemnité. Mais la plupart ne devraient recevoir que 40 à 50 €/ha destinés à couvrir… le coût du traitement cicatrisant. « Nous avons découvert les limites de l'assurance récolte ! » dénonce Daniel Ferrer, le président de la coopérative Les vignobles de Constance et du Terrassous, à Terrats (Pyrénées-Orientales). En effet, les pertes sont calculées par rapport au rendement moyen des cinq dernières années. Réduit par les sécheresses successives, celui-ci atteint seulement 30 hl/ha. Or, cette année, après les abondantes pluies du début de la saison, les viticulteurs espéraient enfin une récolte plus abondante. La grêle et les assureurs ont ruiné leurs espoirs. Sur une exploitation d'un potentiel de 42 hl/ha avec une perte moyenne de 25 % du fait de la grêle, la récolte attendue est de 31,5 hl/ha, soit plus que la moyenne quinquennale. Aux yeux des assureurs, il n'y a donc pas de perte et pas d'indemnisation. « A quoi bon souscrire ce contrat, qui nécessite de rentrer dans la Pac avec toutes ses contraintes administratives ? Mieux vaut revenir à un contrat grêle classique. C'est un peu plus cher, mais au moins les pertes sont calculées par rapport au potentiel de l'année », affirme Daniel Ferrer.