« Au départ , on croyait que tout irait comme sur des roulettes. Puis on s'est ravisé. » Didier Gourjon parle en connaissance de cause. En 2005, le directeur des Vignerons créateurs, coopérative basée à Jonquières-Saint-Vincent (Gard), embauche un étudiant chinois pour un stage de trois mois. Sa mission : préparer le Sial Shanghai. Dans la foulée du salon, la cave décroche une superbe commande : huit containers, 100 000 cols.
« A ce rythme, je pensais atteindre l'objectif que nous nous étions fixé : exporter un million de cols en cinq ans en Chine », se souvient Didier Gourjon. Il déchante vite. « L'importateur a mis deux ans pour vendre nos bouteilles. Il a repassé commande deux ans plus tard, cette fois de six containers. »
Etiquettes exclusives
La cave comprend que son développement passe par une présence sur place. Entre 2007 et 2009, elle embauche un VIE. Puis, en juillet, elle ouvre un bureau à Shanghai, animé par un Chinois assisté d'une stagiaire française.
La cave exporte une vingtaine de références : IGP d'Oc et du Gard aux deux tiers, le reste en costières-de-nîmes et en côtes-du-rhône. Elle vend sous ses propres étiquettes et réalise également des étiquettes exclusives, très prisées des importateurs.
« Nous travaillons avec huit importateurs. Nous voulons consolider ces relations et en développer de nouvelles. » Dans ce but, la cave souhaite s'associer à des viticulteurs du Bordelais ou d'une autre région. Elle affûte également ses services. Elle envisage de basculer ses expéditions de FOB (Free On Board) en CIF (Cost, Insurance and Freight). « Ainsi, nous nous chargerons de l'acheminement de nos produits jusqu'à destination. »
La cave bénéficie des aides à la promotion dans les pays tiers accordées par l'Union européenne via FranceAgriMer. Elles courent sur trois ans et financent 50 % du projet.