Agrofibre, une entreprise du groupe Euralis, lance un nouveau paillage à base de feutre de chanvre. « L'hiver dernier, nous en avons installé sur 2 ha de vignes plantés un an auparavant et rabattus à deux yeux. Puis, en mai 2011, nous avons posé 2 ha supplémentaires sur de nouvelles plantations que nous allons conduire en bio », confie Christophe Giroux, directeur d'exploitation du château Beaulieu, l'un des premiers à l'utiliser.
Le désherbage supprimé
Pour préparer la pose du feutre, il utilise le même matériel que pour le film plastique. Il creuse deux sillons de part et d'autre du rang, déroule le feutre à la main, puis butte la terre de chaque côté pour bien le fixer afin qu'il ne s'envole pas en cas de grand vent. « Cela nous a pris environ quatre jours à trois personnes pour la plantation de 2 ha, détaille Christophe Giroux. Comme nous irriguons nos vignes, nous sommes obligés de passer la binette trois à quatre fois par an, ce qui coûte à chaque fois 900 €/ha en main-d'œuvre. Durant trois ans, ce feutre empêchera la pousse d'adventices et nous permettra de supprimer le binage. L'économie sera d'environ 3 000 €/ha/an, soit 9 000 €/ha sur trois ans. Malgré le coût du feutre (4 000_€/ha) et de la pose (500 à 600 €/ha), nous serons gagnants. Sans compter le temps économisé. »
Au château Beaulieu, la plantation a été faite à la main. La pose du feutre a eu lieu dans la foulée. Christophe Giroux souligne qu'il faut laisser suffisamment de place dans l'interrang pour passer le girobroyeur sans arracher le feutre. Il faut bien fermer la fente où passe le pied, sinon les herbes poussent au travers.
Enfin, le fait que ce paillage se dégrade en trois ans est une bonne chose pour le viticulteur. Sa disparition progressive permet au chevelu racinaire d'être moins supeficiel qu'avec un paillage plastique. Seul inconvénient : attirés par l'humidité, les sangliers viennent gratter et soulever le feutre. Il faut juste le remettre en place de temps en temps.