Au fur et à mesure que les mauvaises nouvelles s'accumulent pour l'économie et les finances de la France, la viticulture apparaît de plus en plus clairement comme une de ses forces. Elle s'apprête à battre un record à l'exportation. Elle continue d'employer beaucoup de main-d'œuvre. C'est une activité où la France excelle et qu'il faut conforter. Vin et société va le dire aux politiciens qui se présenteront aux urnes. L'association vient d'éditer un carnet de campagne pour rappeler que la filière pèse 250 000 emplois directs et indirects et qu'elle s'est sérieusement impliquée dans la prévention de la consommation excessive. Partant de là, elle va demander des aménagements de la loi Évin, dont on découvre régulièrement de nouvelles conséquences aberrantes, pour ne pas dire insupportables. Dernièrement, c'est Frédéric Mitterrand qui n'a pas eu le droit de parler du vin qu'il voulait servir lors de l'émission « Un dîner presque parfait », sur la chaîne M6. Motif : la publicité pour les boissons alcoolisées est interdite à la télé. Il ne s'agissait pourtant pas de cela, mais de l'art de bien recevoir. Vin et société va plaider sa cause avec un style inhabituel pour la filière, celui de sa présidente : ferme, déterminé, mais sans agressivité. Ceux qui aiment le spectacle et les déclarations fracassantes en seront pour leurs frais. Mais cette stratégie pourrait bien porter ses fruits. Les circonstances, en tout cas, sont plus favorables que jamais.
La FNSEA plaide pour un changement bien plus radical, touchant à l'ensemble de l'économie française. Lassé de voir les agricultures allemande, italienne et espagnole nous tailler des croupières, le syndicat demande une hausse significative de la TVA en échange d'une baisse des charges sociales supportées par les entreprises. La gauche n'en veut pas. La droite s'est cassé les dents sur le sujet lors des élections législatives de 2007. Il faudra beaucoup d'énergie à la FNSEA pour imposer ses vues, y compris au sein de la viticulture traditionnellement hostile à toute hausse de la TVA. Mais les vents du changement souffrent en sa faveur.