Olivier Seguin produit du cognac, du pineau et du vin de pays à Marsac, en Charente. Avec 12 ha, l'exploitation suffit à le faire vivre. Mais quand son propriétaire lui annonce qu'il vend 2 ha, le fragile équilibre de l'exploitation se trouve compromis. Ces dernières années, le prix des vignes a grimpé et Olivier Seguin n'a pas les moyens d'acheter les 2 ha en question. Alors, il part chercher son salut auprès de Terre de liens, une association nationale qui « accompagne des démarches d'achat solidaire et collectif de terre, en mutualisant les moyens financiers », comme l'explique son animateur régional, Pierre-Marie Moreau. Début novembre, c'est elle qui a racheté les 2 ha grâce à un système d'épargne solidaire dont la moitié a été apportée localement.
Effort du propriétaire
Le propriétaire a fait un effort et accepté de vendre les 2 ha pour 50 000 euros « seulement ». « Le but, pour nous, est d'aider des exploitations en allégeant le poids du foncier », précise Pierre-Marie Moreau. Terre de liens va louer les 2 ha à Olivier Seguin avec un bail de carrière. En contrepartie, le viticulteur s'est engagé à exploiter ces 2 ha en bio. Une contrainte qui n'en est pas une puisque c'est déjà son mode de production.
L'apport de l'association ne s'arrête pas là. Son souhait est aussi « d'entraîner une dynamique locale collective ». Un groupe s'est donc constitué autour d'Olivier Seguin avec des gens des communes alentour qui vont le suivre et l'accompagner, et cela sur deux plans, humain et financier. En France, Terre de liens mène déjà une centaine de projets de ce type. Ils concernent quelque 150agriculteurs, pour une surface totale de 2 500 ha.