COGNAC Boiser sans tricher

Lilian et Jérôme Tessendier sont à la tête de la distillerie qui porte leur nom. Ils se sont retrouvés au tribunal pour « falsification ».

En mai 2009, les Fraudes découvrent chez eux des copeaux qui macèrent dans de l'alcool, une infusion servant à bonifier leurs eaux-de-vie. Les Fraudes voient rouge. La bonification des cognacs est autorisée depuis 1921 selon la méthode traditionnelle. Mais en 1990, l'interprofession (BNIC) a précisé que la macération des copeaux de chêne peut uniquement se faire dans de l'eau distillée. Pour les deux frères, l'argument n'est pas suffisant. Ils soutiennent que leur boisé est celui élaboré par leur père et leur grand-père. Il est donc bien traditionnel. Ils ajoutent que la Russie, leur principal marché, interdit la macération à l'eau. Leur avocat a aussi défendu l'idée que la décision du BNIC n'a pas de valeur réglementaire, car elle n'a pas été confirmée par un décret. Le 7 décembre, le tribunal d'Angoulême (Charente) les a relaxés « au bénéfice du doute ».