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« Il y a deux ans, je vendais mon vin 70 à 80 €/hl, se souvient Mathieu Molinié, viticulteur à Carnac-Rouffiac (Lot). Cette année, je vise 100 €/hl comme lors de la dernière campagne, voire 110 €/hl pour certaines cuvées. » Ce producteur, installé sur 27 ha vend environ 1 000 hl en vrac. Il explique : « L'embellie est réelle, mais il ne faut pas perdre de vue que 100 €/hl, c'est le prix à partir duquel on commence à respirer. Pour gagner ma vie, je dois vendre en bouteille. »
« Notre marché du vrac est en phase de consolidation, explique Jérémy Arnaud, le directeur marketing de l'Union interprofessionnelle du vin de Cahors. Les volumes vendus augmentent sans que cela résulte d'une baisse des cours. La nouvelle campagne doit confirmer cette tendance et surtout nous permettre de segmenter le marché du vrac. »
Au cours des trois premiers mois de la campagne, le prix s'est établi à 102,82 €/hl. Derrière cette moyenne, on constate une fourchette de prix très resserrée. Cette situation ne convient ni aux négociants qui trouvent ce prix trop élevé pour la grande distribution, ni aux producteurs engagés dans une démarche qualitative.
« Je veux bien payer des cahors plus chers si la qualité est meilleure ! » lance un acheteur qui préfère rester anonyme. Et d'expliquer que pour une qualité générique, il peut être plus intéressant de s'approvisionner en bordeaux… L'écart de prix entre les deux AOC s'étant considérablement réduit ces deux dernières années.
Pour Jérémy Arnaud, la concurrence entre Bordeaux et Cahors est moins forte depuis que Cahors met le malbec en avant. « Notre objectif pour 2012 est d'expliquer aux vracqueurs qu'ils doivent produire au moins deux lots pour le vrac avec deux qualités et à deux prix différents. »
