ImprimerIl faisait près de 30°C le 1er septembre, le jour où ont démarré les vendanges à Cognac, avec près de trois semaines d'avance. À cette chaleur dans les vignes et dans les chais a succédé un automne doux. Des vins n'ont pas tenu le choc. Ils se sont mal conservés.
Certains présentent des odeurs de sous-bois et de champignon très inhabituelles. Des notes si peu classiques que la molécule en cause n'est pas encore identifiée. D'autres cuves sont déjà oxydées ou ont trop d'acidité volatile ou d'acétate d'éthyle. Quelques analyses révèlent aussi la présence d'acroléine, une molécule responsable de goûts amers.
« Les températures trop élevées ont été le facteur majeur, indique Claudie Roulland, de la station viticole du BNIC, l'interprofession. Une microflore bactérienne, qui n'a pas été calmée par le froid comme c'est le cas habituellement, s'est développée dans les vins. À cela s'est ajouté le fait que des vendanges avaient un pH élevé. Comme il n'est pas possible de sulfiter les vins à Cognac, nous n'avions aucun remède. »
S'équiper en froid
Difficile d'évaluer le volume concerné à l'échelle de la région. Mais le problème est suffisamment conséquent pour que l'interprofession ait décidé d'autoriser les viticulteurs à utiliser leur réserve climatique pour remplacer les vins défaillants. Ils ont jusqu'au 31 mars pour faire leur demande de déblocage.
Se pose aussi la question de l'avenir. Avec le réchauffement climatique, des années atypiques comme 2011 peuvent se reproduire. Il faudra donc trouver des solutions pour une meilleure conservation des vins. Faute de pouvoir utiliser du SO2, les producteurs de Cognac devront certainement s'équiper pour maintenir leurs cuves à basse température jusqu'à la distillation.
