En 2010, un exploitant coopérateur ou l'un de ses ouvriers à temps plein cultivait 4,6 hectares de vignes en 2000. En 2010, cette surface est passée à 6,7 hectares, soit une hausse de 47 %. Des chiffres issus du recensement général agricole.
« L'explication de cette hausse de la productivité tient à une conjonction d'éléments », indique Jacky Bonotaux, responsable du pôle études et prospectives au sein de la Draaf d'Aquitaine. Ainsi, les grandes propriétés ont absorbé d'autres grosses exploitations. Ce qui a permis d'optimiser le personnel. Les chefs d'exploitations, coopérateurs dans l'âme, se sont centrés sur leur métier de producteur de raisin et n'ont pas essayé de se diversifier dans le vrac ou la bouteille.
Jean-Luc Audubert, à la tête de 40 hectares, adhérent de la cave de Rauzan, en Gironde, ne regrette pas d'avoir pris le virage de la coopération en 2006.
« Les gains de productivité permettent d'abaisser les coûts de production. La main-d'œuvre est le premier poste concerné », indique-t-il. Deux salariés travaillent à temps plein sur l'exploitation, contre quatre dans les années 2000. Deux fois par an, il fait appel à des CDD, l'un pour la taille, l'autre pour tomber les bois.
Débrouillardise et système D
Tous les moyens sont bons pour accroître la productivité, y compris la débrouillardise et le système D. Ainsi, il n'hésite pas à faire deux travaux par passage, à savoir rogner et tondre les interrangs en même temps. Pour éviter le recalage des pieds de vigne tous les trois ans, il les cloue avec une agrafeuse contre le fil porteur. Et pour gagner du temps sur la taille, il s'est mis à prétailler et a opté pour la taille bordelaise, plus simple que le guyot. Enfin, il a généralisé le relevage et l'épamprage mécaniques.