Au régime sec pendant quatre ans, l'AOC Ventoux rouge a rééquilibré son offre et sa demande. La récolte 2011, estimée à 270 000 hl, correspond au potentiel de commercialisation de l'appellation : 268 370 hl, volumes sortis des chais au cours de la campagne 2010-2011.
« De 2006 à 2010, l'ODG a pris des mesures pour réduire la production et les stocks, expose Philippe Sauzade, directeur de la cave de Canteperdix, à Mazan (Vaucluse). Les producteurs ne pouvaient revendiquer dans l'AOC que ce qu'ils avaient commercialisé l'année précédente. » Résultat, entre ces deux dates, les volumes revendiqués en ventoux rouge ont reculé de 110 000 hl ! Le stock a fondu à 162 302 hl au 31 juillet 2011, contre 242 278 hl en 2008-2009. Les vignerons ont basculé une partie de leur production en rosé : 80 000 hl en 2010, contre 45 000 hl en 2004. Avec la crise, certains d'entre eux ont jeté l'éponge. La cave de Canteperdix a perdu 25 % de son volume en raison de ces cessations. Cette addition de facteurs a assaini le marché du rouge. « Désormais, il convient d'anticiper si l'on ne veut pas manquer de ventoux rouge », souligne le négociant Serge Cosialls, PDG de Terranea. À Inter-Rhône, Brice Eymard, du service économie, souscrit : « L'an passé, il a manqué 10 000 hl de ventoux. Aussi, les professionnels ont décidé de produire 6 000 hl supplémentaires en 2011. »
« Aujourd'hui, il n'y a plus de transactions en dessous de 85 €/hl », se félicite Philippe Sauzade, bien conscient que l'AOC profite aussi de l'embellie du côtes-du-rhône, dont les cours flirtent avec les 100 €/hl. Autre fait encourageant pour les ventoux : les distributeurs réalisent, depuis deux ans, des appels d'offres dans le vignoble pour leurs MDD bouteille et bibs de 5 litres. Une reconnaissance rassurante.