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Mildiou. © P. ROY
Excoriose. © P. ROY
Black-rot. © A.-S. WALKER/INRA
Rougeot parasitaire. © B. DUBOS/INRA
Bien qu'apparu au milieu des années soixante-dix, le métirame-zinc n'a pas fait son temps. Au contraire. BASF, l'inventeur de cette matière active, continue de compter sur elle. « Le métirame-zinc est une molécule polyvalente, efficace contre le mildiou, l'excoriose, le blackrot et le rougeot parasitaire, indique Catherine Gauthier, responsable marketing vigne chez BASF Agro. Son profil écotoxicologique est intéressant et il s'agit d'un fongicide multisite appartenant à la famille des dithiocarbamates qui n'est pas concernée par des phénomènes de résistance. »
En 2006, les autorités européennes ont réhomologué le métirame-zinc pour dix ans.
Plusieurs associations
Pour toutes ces raisons, BASF Agro a décidé de l'associer à sa nouvelle matière active, l'amétoctradine, pour donner Enervin, un antimildiou lancé l'an dernier. « Cette matière active est issue d'une nouvelle famille chimique, les pyrimidylamines. Elle procure un excellent contrôle préventif du mildiou », explique la firme. Mais elle est classée dans le groupe des Qil concerné par un phénomène de résistance détecté en 2010. Il lui fallait donc un partenaire qui ne soit pas touché. En contrepartie, l'amétoctradine pallie les faiblesses du métirame-zinc, fongicide de surface dont la persistance d'action contre le mildiou n'excède pas sept jours. « Une fois appliquée sur la vigne, elle se fixe dans la cuticule cireuse, formant une barrière contre le mildiou, expose Catherine Gauthier. Enervin offre ainsi une très bonne résistance au lessivage et assure douze à quatorze jours de protection sur feuilles et grappes. Son efficacité est optimale du stade boutons floraux séparés à la nouaison. » Il est recommandé de ne pas dépasser trois applications par saison d'Enervin, dont deux consécutives.
L'intérêt du métirame-zinc conduit BASF Agro à l'associer au diméthomorphe (DMM) pour développer un autre nouvel antimildiou. « Nous complétons ainsi notre gamme de spécialités DMM. Le diméthomorphe est une molécule robuste pour lutter contre le mildiou », précise Catherine Gauthier.
Mais les fongicides actuels de BASF Agro à base de DMM sont classés nocifs (Acrobat M, Arco DTI, Forum, Pantheos et Fastime). Avec le métiramezinc, la firme espère un classement moins sévère. Pour l'heure, le dossier de ce nouvel antimildiou est en cours d'évaluation. « Nous attendons son homologation durant le premier semestre de cette année pour une commercialisation en 2013 », annonce Catherine Gauthier.
Dans ce cas, le DMM serait le sixième partenaire du métirame-zinc après l'amétoctradine, la pyraclostrobine (Cabrio Top), le cuivre (Kauritil _DF), le fosétyl-Al (Sillage, Slogan) et le cymoxanil (Aviso Cup et Aviso DF).
Autres avantages
« Nous l'avons associé au cymoxanil dans nos produits pénétrants Aviso, dont la persistance d'action est de dix à douze jours, indique Catherine Gauthier. Nous l'avons réuni au fosétyl-Al dans une spécialité systémique, Sillage. Les deux molécules assurent ainsi une synergie intéressante qui permet une solution à quatorze jours. Dans notre produit Cabrio Top, le métirame-zinc agit avec un QoI, la pyraclostrobine, et renforce ce partenaire unisite. »
BASF Agro vend également sa matière active seule dans deux produits dénommés Polyram DF et Lutiram. Ces fongicides sont classés Xi (irritant) avec deux phrases de risques (R43 « sensibilisation possible de la peau » et R50/53 « très toxique pour les organismes aquatiques ») qui n'imposent pas de restriction dans la réalisation de mélanges.
Ils auraient, selon la firme, d'autres avantages. La molécule exercerait un effet bénéfique sur la vigne. « Elle favorise une pousse régulière sans exubérance par stimulation de l'assimilation chlorophyllienne et favorise ainsi un excellent aoûtement des bois de vigne », peut-on lire sur les étiquettes de Polyram_DF et de Lutiram, deux produits composés à 80 % de métirame.
