Le mois écoulé a été marqué par des températures douces pour la saison. « Les maximales ont oscillé entre 20 et 25°C les dix derniers jours de mars », rapporte Gilles Sube, de la chambre d'agriculture du Gard. Dans ce vignoble, beaucoup de vignes avaient donc largement atteint le stade éclatement des bourgeons début avril. « Le débourrement a été très rapide et très homogène. On note moins de différences entre le nord et le sud du département et entre les cépages », remarque le conseiller viticole.
Dans le Jura, les chardonnays les plus précoces sont au stade éclatement du bourgeon. « Nous partons sur les mêmes bases que l'an passé », constate Marie Darnand, de la société de viticulture du Jura. Même chose dans le Muscadet. Dans ce vignoble, du fait de la sécheresse, il n'y a guère de différence entre les parcelles précoces et les plus tardives.
En Bourgogne et en Savoie, les vignes sont même légèrement plus en avance qu'en 2011. « La dernière semaine de mars, il y a eu une explosion de la végétation. Actuellement, les vignes sont entre bourgeons dans le coton et pointe verte pour le pinot noir et quasiment à éclatement des bourgeons pour le chardonnay », note Pierre Petitot, de la chambre d'agriculture de Côte-d'Or.
Dans les Pyrénées-Orientales les choses sont également allées très vite, mais la précocité est moindre que l'an passé. « Les carignans sont à une à deux feuilles étalées, les muscats petits grains à deux à trois feuilles étalées, les chardonnays à trois à quatre feuilles étalées », énumère Marc Guisset, de la chambre d'agriculture. En Alsace, les bourgeons commencent seulement à gonfler. Seuls quelques gewurztraminers atteignent le stade pointe verte. Là encore, l'avance est moins spectaculaire que l'an passé.
Limiter les risques de gel
Malgré la précocité, les viticulteurs sont globalement à jour dans les travaux. En Dordogne et dans le Sancerrois, certains ont néanmoins dû se presser pour finir de plier et d'attacher les baguettes. Dans le Loir-et-Cher, en revanche, ils tardent à réaliser cette opération, espérant ainsi limiter les risques de gel.
Le 2 avril, ce fléau était dans tous les esprits. Ce matin-là, la Loire-Atlantique a senti le vent du boulet. Le Muscadet a subi une gelée blanche qui n'a pas causé de dégâts. Le même jour, la météo annonçait un rafraîchissement des températures pour la semaine, avec, localement, de forts risques de gelées matinales. Face à ces prévisions, les vignerons priaient le ciel pour qu'il les épargne…