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À LA VIGNE - MARS

BILAN AU 31 MARS La fraîcheur a freiné la vigne

CHRISTELLE STEF - La vigne - n°285 - avril 2016 - page 6

La douceur de janvier et février a fait craindre aux viticulteurs un débourrement très précoce. Mais les températures plus fraîches du mois de mars ont bien freiné les choses.
Dans le Midi, seules les parcelles les plus précoces ont atteint le stade deux à trois feuilles étalées. © P. ROY

Dans le Midi, seules les parcelles les plus précoces ont atteint le stade deux à trois feuilles étalées. © P. ROY

« On dort mieux », annonce avec soulagement un conseiller viticole du Gard. Dans la région où les abricotiers ont fleuri tout début mars, avec trois semaines à un mois d'avance, tous craignaient que la vigne suive le même chemin. Mais le mois de mars a été marqué par une vague de froid et de vent. Les vignes ont donc peu évolué. Au 31 mars, la plupart avaient passé le stade bourgeon dans le coton et les plus précoces atteignaient deux à trois feuilles étalées, soit une semaine d'avance par rapport à l'an passé. « On se retrouve donc dans un calendrier proche de la normale », indique Jacques Oustric, de la chambre d'agriculture du Gard. Dans les parcelles les plus avancées et qui ont connu une forte pression de black-rot l'an passé, les traitements étaient sur le point de démarrer. « On demande aux viticulteurs de se tenir prêts », indique Jacques Oustric.

Même stade de développement dans les Pyrénées-Orientales. « Nous avons une dizaine de jours d'avance par rapport à l'an passé, qui n'était pas particulièrement précoce. On a connu des années beaucoup plus précoces », note Marc Guisset de la chambre d'agriculture.

Dans le Var, les vignes étaient également à deux-trois feuilles étalées dans les secteurs les plus précoces, parmi lesquels le littoral. À ce stade, elles commençaient à être réceptives au mildiou. Or, des pluies étaient annoncées à partir du 1er avril. « L'EPI est plus bas que l'an passé car la pluviométrie a été déficitaire cet hiver mais il n'est pas impossible qu'elles engendrent les premières contaminations de mildiou. C'est à surveiller », indique Marine Balue, de la chambre d'agriculture.

À Cognac, les viticulteurs sont également rassurés. « Mi-février déjà, on a vu des bourgeons dans le coton dans des parcelles de colombard. Cela nous a fait peur mais depuis la végétation n'a pas trop bougé. Sur l'ugni blanc, le stade moyen est au gonflement des bourgeons », précise Magdalena Girard, de la chambre d'agriculture de Charente-Maritime. Plus au sud, en Dordogne, la plupart des vignes étaient au stade bourgeon dans le coton. Mais localement dans des jeunes vignes, le stade pointe verte pouvait être dépassé.

Dans les vignobles septentrionaux, la fraîcheur de mars a également bien freiné la vigne. En Alsace, les bourgeons commençaient seulement à bouger. Et, les modèles de prévision estimaient que le débourrement n'aurait pas lieu avant le 10 avril. « Cela reste précoce mais moins qu'on ne le pensait », indique Marie-Noëlle Lauer. En Champagne, les bourgeons commençaient seulement à gonfler. En Bourgogne, où les stades oscillaient entre gonflement des bourgeons et bourgeon dans le coton, « on se situe dans la veine d'une année moyenne », note Pierre Petitot, de la chambre d'agriculture de Côte-d'Or.

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