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À LA VIGNE - MARS

Un débourrement précoce

Christelle Stef - La vigne - n°230 - avril 2011 - page 10

Les températures printanières de la fin mars ont accéléré la reprise de la végétation. La vigne a débourré, prenant de court quelques viticulteurs qui n'avaient pas fini de tailler.
POINTE VERTE. Dans le Centre, les vignes ont débourré avec trois semaines d'avance. Elles seront longtemps exposées au risque de gel. © C. WATIER

POINTE VERTE. Dans le Centre, les vignes ont débourré avec trois semaines d'avance. Elles seront longtemps exposées au risque de gel. © C. WATIER

« A Arbois, le thermomètre est monté à 25°C le 2 avril. C'est assez exceptionnel », rapporte Marie Darnand, de la société de viticulture du Jura.

Partout les températures de la fin mars et du début avril ont été très douces. Cela a accéléré le débourrement. « La vigne débourre depuis une dizaine de jours. A Léognan, le 4 avril, les parcelles les plus précoces atteignent le stade deux à trois feuilles étalées », constate Cédric Elia, de l'Adar des deux rives.

Dans le Centre, les vignes débourrent également. « Nous avons presque trois semaines d'avance par rapport à l'an passé. Cela n'amuse pas les viticulteurs, car la période de sensibilité au gel va être beaucoup plus grande », annonce François Dal, de la Sicavac à Sancerre.

En Charente-Maritime et en Côte-d'Or, les stades oscillent entre bourgeon dans le coton et pointe verte. En Champagne, les vignes atteignent le stade pointe verte, voire le stade éclatement des bourgeons dans les parcelles de chardonnay les plus hâtives. Là encore c'est précoce.

Autre conséquence de la douceur : le débourrement est homogène et régulier. « Nous n'avons pas constaté de phénomène d'acrotonie (tendance des bourgeons hauts à débourrer en premier, NDLR) », explique Nadège Brochard-Mémain, de la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique.

Désherbages de prélevée annulés

La croissance rapide de la végétation devrait se poursuivre. « Les sols sont humides et les températures annoncées ces prochains jours très supérieures aux normales saisonnières », indique Mathieu Combier, de la chambre d'agriculture du Var.

La plupart des viticulteurs sont à jour dans les travaux. Mais certains se sont fait surprendre. En Beaujolais, la vitesse de la pousse de la vigne a empêché des désherbages de prélevée qui doivent être positionnés avant le débourrement.

Dans l'Aude, des viticulteurs n'ont pas encore fini la taille, alors que les vignes du littoral ont déjà plusieurs feuilles étalées. Ils vont devoir faire le premier antioïdium dans les parcelles à drapeaux, car ce traitement se positionne au stade trois à cinq feuilles étalées.

Des inondations dans l'Aude

A la mi-mars, dans le Minervois, il est tombé en trois-quatre jours environ 300 mm d'eau. Ces pluies continues ont provoqué des inondations dans certaines vignes. « A priori comme les eaux se sont retirées lentement, il n'y a pas eu de gros dégâts de fond. Mais certains pieds ont pu être déracinés, le palissage sali et quelques plantiers mis à nus. La DDTM, avec l'aide d'un conseiller de la chambre d'agriculture, fera une tournée pour estimer les dégâts », rapporte Emmanuel Rouchaud, de la chambre d'agriculture de l'Aude.

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