Trente : c'est le pourcentage de vente au caveau que doivent réaliser les domaines viticoles varois pour être rentables, et pas uniquement viables. Ce chiffre émane d'une étude réalisée en 2011 par l'antenne viticole de la chambre d'agriculture de ce département auprès d'une vingtaine d'exploitations.
« C'est le minimum pour parvenir à l'équilibre, commente Franck Fourment, responsable du service viticole. Au-dessus, les résultats s'améliorent. » La rentabilité globale passe ainsi de 0 à 20 €/hl, lorsque les ventes au caveau grimpent de 30 à 40 % des ventes totales.
Ces seuils peuvent paraître élevés. Mais ils incluent tous les coûts : de production, de commercialisation, la rémunération du capital d'exploitation à raison de 3 % par an et la rémunération du travail de l'exploitant à trois fois le Smic et des membres de sa famille à 1,2 fois le Smic.
Capter le flux touristique
« Au caveau, les vins sont mieux valorisés que sur les autres circuits. » Le prix de vente moyen d'un côtes-de-provence rosé affiche ainsi 5,57 euros HT la bouteille, contre 3,50 euros hors caveau (restaurateur, grossiste, etc.). Un constat identique à celui dressé dans les précédentes études réalisées par la chambre au cours des trois dernières années. Il a conduit les responsables professionnels à mettre sur pied la route des vins de Provence en 2011. « Elle doit permettre aux caves particulières de capter au maximum le flux touristique de la région », souligne Franck Fourment.
Le bib reste le talon d'Achille des Varois. Selon les calculs de la chambre d'agriculture, vendu au caveau, il revient à 3,48 €/l. Or, le prix moyen de vente d'un bib de côtes-de-provence au caveau s'élève à 2,76 €/l. Cherchez l'erreur… « Les vignerons ont fixé les prix sans tenir compte des coûts de revient », déplore Franck Fourment. Pour rectifier le tir, le responsable conseille de communiquer sur les atouts du bib.