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ACTUS - RÉGIONS

Provence Une note salée

CHANTAL SARRAZIN - La vigne - n°257 - octobre 2013 - page 12

Les coûts de revient des vignerons varois en caves particulières sont plombés par leurs petits rendements.
Franck Fourment, chef de service viticole de la chambre d'agriculture du Var.

Franck Fourment, chef de service viticole de la chambre d'agriculture du Var.

Les vignerons provençaux en cave particulière sont-ils condamnés à vendre leurs vins au caveau en bouteilles ? « C'est la seule formule rentable », observe Franck Fourment, chef de service viticole à la chambre d'agriculture du Var. Depuis quinze ans, son service décrypte les coûts de production des exploitations varoises. Cette année, il a étudié un panel d'une vingtaine de vignerons indépendants vendant en bouteilles ou en bibs. Les résultats sont parus le mois dernier dans le « Référentiel économique du vigneron 2012-2015 ». Ils intègrent la rémunération du chef d'exploitation, variable selon ses tâches, mais toujours au moins égale au Smic.

Premier constat, le coût de vinification est particulièrement élevé : 69 €/hl pour les coteaux varois et 77 €/hl pour les côtes-de-provence. « C'est le double de nos concurrents français. Le prix à payer pour élaborer des rosés secs, clairs et aromatiques », affirme Franck Fourment.

Second constat, le coût de production du raisin, 118 €/hl et 162 €/hl, constitue le plus gros poste dans le prix de revient d'une bouteille : près du tiers.

« Lorsqu'on additionne les postes production du raisin et vinification, on parvient à 187 €/hl en coteaux varois et 239 €/hl en côtes-de-provence, souligne Franck Fourment. Dans ces deux appellations, le cours moyen du vrac ne couvre pas ces montants. »

Il relie ces coûts prohibitifs à la succession de récoltes à faibles rendements. Au cours des quatre à cinq dernières années, les Varois ont récolté 44 hl/ha, en moyenne, alors que le rendement de base s'élève à 55 hl/ha.

La hausse des rendements est le premier levier à activer pour diminuer la note. Il faut rajeunir les vignes, augmenter les densités de plantation, voire irriguer. Mais son coût peut être dissuasif : 3 800 €/ha selon l'étude. Second poste d'économies possible : les matières sèches. Elles coûtent en moyenne 0,67 euro par col de côtes-de-provence alors qu'une bouteille vendue au caveau revient, au total, à 4,40 euros HT. Pour acheter moins cher, Frank Fourment conseille aux vignerons de se regrouper.

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