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Chantal Moncomble, des vignobles Lafaye, s'estime contente. Les deux tiers des 1 200 hl de bordeaux blanc sec qu'elle produit sont engagés à un prix qu'elle juge rémunérateur : 1 100 euros le tonneau de 900 l, soit 122 €/hl. Et le négociant a déjà passé commande de 750 hl pour la récolte à venir. Pour autant, cette viticultrice observe un manque de dynamisme général du marché.
Les raisons du malaise ? « Le sémillon perd de son intérêt. Son profil ne correspond pas à la demande du marché, preneur de blancs aux arômes bien développés. Seul le sauvignon répond à ses critères. Mais les volumes de sauvignon haut de gamme sont limités », explique Christian Caze, directeur des achats de Cheval Quancard. Pour Jean-Louis Nadau, viticulteur à Faleyras (Gironde), le « marché du sémillon est mort. Les 350 hl de sémillon de la dernière récolte me restent sur les bras. Je ne trouve pas preneur. Le prix proposé (800 euros par tonneau) est trop bas. La situation était identique l'an passé ». Alors, cette année, il songe à vinifier ce cépage avec des rouges pour produire un vin sans IG rosé. Il doit encore s'assurer que c'est autorisé.
« Le début de campagne a été actif sur le sauvignon. Pour le reste, on sent un net ralentissement depuis la mi-février. Les sorties de chais prennent du retard », indique Xavier Coumau, le président du Syndicat des courtiers de Bordeaux. Son confrère, Éric Échaudemaison, confirme : « Il y a de grosses difficultés sur le milieu de gamme. Et même les sauvignons très aromatiques partent moins bien que l'an passé. »
Dans un tel contexte, Frédéric Clissey, du château Haut Reynaud, à Ladaux (Gironde), qui écoule 800 hl en vrac au négoce, se sent un peu « privilégié ». Il a tout vendu. « Les 260 hl restants n'ont pas encore été enlevés, du fait d'un problème de logistique chez le négociant », explique-t-il. Reste que l'an dernier, tout avait été retiré au 15 mars.
