« Le millésime 2012 est encore dans les chais. L'an passé, le marché avait été actif dès le premier trimestre. Ce décalage dans les enlèvements vient du fait que les stocks de 2011 n'ont pas été totalement apurés », affirme Xavier Coumau, président du syndicat des courtiers de Bordeaux et Gironde.
Frédéric Clissey, à la tête du château Haut-Reynaud (17 ha, 1 000 hl), à Ladaux (Gironde), ne dit pas autre chose. « L'an dernier, à la mi-janvier, tout mon vrac était parti. Cette année, les transactions se font au compte-gouttes, à coups de 100 hl. J'espère que fin avril, tout sera parti. Mais le négoce n'est pas pressé d'acheter. Il a encore du stock de 2011 », indique-t-il.
Ce viticulteur écoule 50 % de sa production en vrac auprès de deux négociants. Cette année, il n'a pas dépassé 1 000 euros du tonneau (900 litres) contre 1 050 en 2012. Des prix un peu inférieurs à la moyenne du marché. La raison est simple : sur ces 1 000 hl, 600 hl sont en sémillon, un cépage moins bien valorisé que le sauvignon, plus recherché.
Éric Meynaud, du château Franc Couplet (18 ha, 1 000 hl), à Landerrouat, écoule tout son vrac auprès de deux négociants Il observe lui aussi un léger retard dans les retiraisons. « 25 % de la récolte ont été enlevés contre 50 % l'an dernier à la même époque », observe-t-il. Pas de quoi entamer sa confiance. « Le négoce recherche des profils très aromatiques. La très belle qualité se vendra toujours bien. »
Reste qu'au-delà des niches que constituent les hauts de gamme en sauvignon, le marché des blancs ne suscite pas de demandes fortes, selon Pierre Vieillefosse, directeur des achats chez Yvon Mau. Seule certitude : les prix restent fermes pour l'instant. Sur les huit premiers mois de 2012- 2013, le prix du vrac a atteint 1 050 euros contre 1 043 en 2011-2012.