Le cahier des charges de l'ODG Pomerol, homologué fin 2011, connaîtra-t-il le même sort que le précédent, sorti en octobre 2009 et annulé en mars 2012 par le Conseil d'État ? Peut-être.
Rappel des faits : le cahier des charges d'octobre 2009 interdit de vinifier du Pomerol en dehors de l'aire d'appellation, sauf sur deux parcelles de la zone de proximité immédiate. Or, neuf viticulteurs dont les chais sont éloignés de 1 à 7 km de l'aire d'appellation sont exclus de cette zone. Ils crient à l'inégalité de traitement et portent l'affaire devant le Conseil d'État.
Le président se dit navré
En mars, ils ont obtenu gain de cause. Le Conseil d'État a annulé le cahier des charges d'octobre 2009… lequel était abrogé depuis plusieurs mois déjà. Car fin novembre 2011, le gouvernement homologuait une nouvelle mouture du cahier des charges qui étend la zone de proximité immédiate à la commune de Libourne (Gironde), sachant qu'un tiers de l'appellation s'y trouve. Il y a trois mois, les contestataires ont de nouveau saisi le Conseil d'État pour le faire annuler. « Nous ne sommes toujours pas dans la zone de proximité, laquelle favorise de gros négociants qui y ont leur chai d'élevage, estime Max Silvestrini, propriétaire du domaine de la Pointe et opposant de la première heure. Depuis 1982, j'exploite 1,18 ha à Pomerol. Mon chai est à 9 km. J'ai réalisé de très gros investissements. Je n'imagine pas construire un chai à Pomerol, c'est impossible économiquement », lâche-t-il.
Jean-Marie Garde, le président de l'ODG, se dit « navré » d'une telle situation. « Notre seul but est de renforcer la notoriété de Pomerol, ce qui passe par la vinification sur l'aire d'appellation », soutient-il.