LA VIGNE : Pourquoi avoir mis en place de nouvelles conditions générales de vente ?
François Bodin : Notre principal problème est le retard de paiement. Il n'est pas rare, dans certaines régions, que les vignerons paient les plants un an après la livraison, à l'occasion de leur nouvelle commande. Le paiement doit se faire dans le respect des délais de la loi de modernisation agricole (LME). C'est-à-dire à 45 jours fin de mois ou 60 jours à compter de la date de la facture. Il nous faut passer de la relation de confiance verbale à des contrats écrits et cadrés.
Vous durcissez également les règles du retour des plants…
F. B. : Il arrive que des vignerons commandent 10 à 20 % de plants en trop. C'est ennuyeux sur les variétés dont la demande est tendue. Il faut que les viticulteurs intègrent qu'il faut dix-huit mois pour produire un plant. Désormais, ils pourront retourner au maximum 10 % de leur commande dans un délai de cinq jours.
Et vous modifiez la facturation…
F. B. : Oui. Il est temps de mettre fin à l'imbroglio des prix dans notre filière. Nous avons décidé que la commande de base porterait sur des plants greffés-soudés, tiges taillées, paraffinés et conditionnés par bottes de 25 multiples, avec des racines coupées à 10-12 cm. Tout service supplémentaire, comme la livraison, la taille des racines, une certification ou la plantation devra figurer sur la facture.
Ce changement ne va-t-il pas faire grimper les prix ?
F. B. : Je ne le pense pas. Le pépiniériste qui prenait les frais de livraison à sa charge pourra continuer à le faire. Il devra juste indiquer « gratuite » sur la ligne livraison. L'objectif est que l'acheteur soit informé au mieux de ce qu'il commande.