Xavier Berrouet, viticulteur à Saint-Yzans-de-Médoc (Gironde), est satisfait. Il a écoulé sa production destinée au vrac (environ 780 hl) sans difficulté, à un prix au tonneau (900 litres) entre 2 000 et 2 200 euros, soit entre 222 et 244 €/hl. C'est mieux que la moyenne enregistrée par l'interprofession mais ses « vins sont régulièrement médaillés ». Depuis dix ans, il approvisionne l'enseigne Métro par le biais du négociant Yvon Mau. Un marché de 350 à 400 hl. De même, il travaille avec la cave de Landiras appartenant au négoce Grands chais de France. Une collaboration engagée il y a douze ans.
Alain Meyre, le président de l'ODG, affiche lui aussi sa satisfaction. « La demande est là, sans que ce soit l'euphorie. Nous nous retrouvons dans un marché "normal", alors qu'il y a trois ans, nous accusions un déficit commercial. Depuis, nous avons rétabli l'équilibre entre récoltes et sorties. » Ainsi, sur la récolte 2009, 296 962 hl ont été revendiqués en AOC Médoc. En 2011, les revendications ont totalisé 269 768 hl dans l'AOC, soit presque 10 % de moins. Le même degré de baisse est enregistré en AOC Haut Médoc. Le premier trimestre 2012 a été très actif. Rien n'a été négocié en dessous de 1 500 euros (166 €/hl) alors que l'an passé, à la même période, on était entre 1 300 à 1 500 euros pour les entrées de gamme (entre 144 et 166 €/hl). « Le retour à un meilleur équilibre conduit à une revalorisation des prix », estime Jean-Philippe Code, du CIVB. Reste que le marché, très actif jusqu'au 15 avril, marque le pas : « Depuis les primeurs, c'est morne plaine », estime un courtier. José Castells, 36 ha à Civrac-en-Médoc (Gironde), a fait les comptes : de 2007 à 2010, ses millésimes se sont vendus 2 000 euros le tonneau (222 €/hl). Pour le millésime 2011, le négoce n'entend pas aller au-delà de 1 800 euros (200 €/hl).