Olivier Seguin, vigneron à Marsac, est déterminé. « J'ai toujours refusé de signer la proposition d'indemnisation faite par la Cosea, le constructeur de la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Tours. Aussi, lorsque j'ai vu arriver la pelleteuse sur mon terrain, j'ai mis mon tracteur en travers de la route pour l'empêcher de passer (le 31 août, NDLR). J'ai immédiatement appelé la presse locale. Les gendarmes sont venus aussi. Au bout de deux heures, la Cosea m'a appelé pour me dire que le chantier était suspendu le temps de trouver un accord. Je ne suis pas contre l'expropriation. Seulement, je souhaite une indemnisation juste. La somme proposée, 18 000 €/ha, peut convenir à certaines exploitations, mais je travaille en bio et je fais de la vente directe. Mon expropriation porte sur 1,5 ha de vignes. Avec 18 000 €/ha, je vais pouvoir replanter les vignes arrachées, mais le temps que les plants arrivent en production, je perdrai 30 000 à 40 000 euros par an pendant cinq ans. »
« Contentieux devant le tribunal administratif »
Pour appuyer son analyse, Olivier Seguin a demandé à son centre de gestion de réaliser une étude. « La Cosea a souhaité que cette réflexion soit confirmée par la chambre d'agriculture », précise Jean-Paul Seguin, le père d'Olivier.
Hélène Ciccone, consultante de la Scet, l'opérateur en charge des procédures d'indemnisation pour le projet LGV, précise :
« Le refus de signer la proposition initiale d'indemnisation a entraîné un contentieux devant le tribunal administratif. Depuis le 13 août, la Cosea est juridiquement fondée à entrer sur le terrain de monsieur Seguin. Parallèlement à cette procédure, la chambre d'agriculture a mené une étude. Nous attendons encore certains éléments pour faire une offre amiable. » Le 7 septembre, l'affaire n'était pas réglée.