Dom Brial Des vins cousus main

Cette coop poursuit son développement avec un nouveau chai équipé pour vinifier à la parcelle des cuvées haut de gamme.

Depuis quelques années, les Vignobles Dom Brial, à Baixas, dans les Pyrénées-Orientales, ont noué un partenariat avec le négociant Michel Chapoutier, qui vient vinifier des cuvées de côtes-du-roussillon à la coopérative. « Cela crée une émulation et nous pousse à progresser. Sur nos vins haut de gamme, nous voulons faire au moins aussi bien que lui », affirme Roger Torreilles, le président.

Gagner en notoriété

Pour y parvenir, la cave peut s'appuyer sur une organisation de l'amont initiée dès 2003. Les vignerons engagent leurs parcelles à l'avance pour un produit bien défini, 90 % des vins étant pré-vendus. Quatre techniciens les accompagnent pour que la qualité attendue soit au rendez-vous.

Pour affiner ce travail, la coopérative s'est donné les moyens de vinifier le meilleur de sa récolte parcelle par parcelle. « Nous avons investi 1,2 million d'euros dans un chai équipé de cuves de 50 à 150 hl, d'une table de tri optique et d'un pressoir mobile, détaille-t-il. En 2012, nous allons y élaborer 6 000 hl de côtes-du-roussillon villages rouges. » Avec ce petit volume haut de gamme, la coopérative compte bien gagner en notoriété. Elle a également investi 1,8 million d'euros pour continuer à améliorer la qualité des autres vins. Ainsi, elle a doublé sa capacité de froid pour maîtriser la température de vinification de tous les rouges. « C'est là que nous pouvons progresser en valeur, davantage que sur les rosés. »

Cette recherche de qualité et de valorisation ne date pas d'hier. Dès 1983, la coopérative lançait la marque Dom Brial et développait la bouteille. En 1991, elle créait le domaine et la marque Château les Pins pour réaliser une première montée en gamme. Aujourd'hui, les ventes directes de vins au caveau, dans les GMS locales et dans les CHR France représentent plus de la moitié du chiffre d'affaires.

En vrac, la cave est bien équipée pour travailler de grands volumes avec une qualité constante. Elle s'appuie sur le groupement Vignerons catalans en Roussillon pour commercialiser des lots de plusieurs milliers d'hectolitres de vins doux naturels auprès de négociants et de distributeurs, ainsi que 10 000 hl de vins secs. « Ils sont meilleurs que nous avec ces clients », relève le président de la cave. Celle-ci concentre ses efforts commerciaux sur le marché local, très bataillé, le circuit traditionnel, pour lequel elle a accru sa force de vente, et l'export, qui progresse.

Maintenir les volumes

Pour maîtriser ses coûts, elle cherche à maintenir les volumes. « Nous avons eu quatre petites récoltes successives, se souvient Roger Torreilles. Durant cette période, deux fusions accompagnées d'une réorganisation nous ont permis de compenser une partie de la baisse de rendement. Dès cette année, avec le retour à des récoltes normales, nous allons réduire les frais prélevés de quelques euros par hectolitre. »

Reste à augmenter les marges. Dom Brial a de quoi atteindre cet objectif. Son vignoble, renouvelé aux trois quarts, commence à vieillir. La qualité des raisins progresse. « Nous travaillons sur un projet d'appellation communale Baixas pour nos ôtes-du-roussillon. Ce sera la prochaine étape », s'enthousiasme-t-il.