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Bruno Borie, directeur de la cave de Corconne. © M. TRÉVOUX
À la cave de Corconne (Gard), les coopérateurs ont de longue date fait le choix de mettre en avant leur terroir pour valoriser leurs vins. « Sur notre terroir de gravette (des cailloutis anguleux), avec des rendements de 35 à 40 hl/ha, nous n'avons pas d'autre solution que de valoriser nos vins en bouteilles », soutient Bruno Borie, le directeur.
La coopérative choisit alors dès 1970 de faire de La Gravette sa marque phare. Dès 1985, la coopérative gardoise ouvre son premier caveau dans l'enceinte de la cave. La vente directe reste aujourd'hui un axe prioritaire de son développement.
En 2009, elle sort renforcée de sa fusion avec trois autres caves des environs : Carnas, dans le Gard, Saint-Martinde-Londres et Saint-Jean-de-Buèges, dans l'Hérault. Ses volumes passent alors de 30 000 à 65 000 hl. Et c'est un moyen d'étoffer sa gamme avec deux nouvelles appellations : Languedoc Sommières et Languedoc Terrasses du Larzac.
Sept caveaux de vente
Avec ces nouvelles caves, la coopérative dispose aujourd'hui de sept caveaux de vente, dont trois hors région (à Millau, dans l'Aveyron, Montbrison, dans la Drôme, et au Puy-en-Velay, en Haute-Loire). « Ce sont des ventes payées comptant et avec des marges confortables. Nos caveaux sont rentables, ils assurent 60 % du chiffre d'affaires de notre activité commerciale », argumente le directeur.
De 2008 à 2010, la coopérative fait une expérience malheureuse avec Wine Way, une structure commerciale montée avec plusieurs caves du Gard. « L'idée était intéressante, mais l'équipe de Wine Way ne partageait pas notre philosophie sur la valorisation de nos produits. Nous avons préféré nous retirer. »
Après cet échec, elle signe un accord avec la maison Jeanjean. « Pour aller plus loin dans notre développement commercial, nous avions besoin d'une force de vente importante que nous ne pouvions pas amortir. D'où cette alliance. » Le négociant vend les vins en bouteille en France et à l'export, sauf en Asie. En France, la cave ne les vend plus qu'à travers ses caveaux.
Dès la première année, les ventes réalisées par Jeanjean atteignent 230 000 cols. Elles grimpent à 400 000 en 2011. L'objectif fixé à terme est d'atteindre les 2 millions. « Au départ, ce partenariat a suscité quelques craintes. À l'arrivée, il s'avère très constructif », se félicite Bruno Borie.
Aujourd'hui, Corconne vend 37 % de sa production en conditionné. La totalité de l'AOC Picsaint loup et une grosse partie de la production d'AOC Languedoc part en bouteilles, mais les IGP sont encore majoritairement vendues en vrac. Le revenu à l'hectare varie entre 6 000euros pour l'AOC Pic-saint-loup et 3 000 euros pour les IGP Oc. Signe encourageant, la cave a accueilli cette année deux jeunes viticulteurs qui viennent de s'installer.
