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VIGNE

Les Aquitains kiffent Tech et bio

Martin Caillon - La vigne - n°245 - septembre 2012 - page 32

Tech et bio Bordeaux Aquitaine a réuni près de 2 000 personnes le 12 juillet 2012. La journée a été dynamisée par de nombreuses démonstrations de matériels.
PULVÉRISATEURS ÉLECTRIQUES. Plusieurs projets d'appareils électriques sont à l'étude. Celui du Comptoir du nouveau monde et de Billet équipement est un pulvé centrifuge à bas volume. Sa rampe disposera sous peu d'un vérin de repliement et d'élargissement. PHOTOS M. CAILLON

PULVÉRISATEURS ÉLECTRIQUES. Plusieurs projets d'appareils électriques sont à l'étude. Celui du Comptoir du nouveau monde et de Billet équipement est un pulvé centrifuge à bas volume. Sa rampe disposera sous peu d'un vérin de repliement et d'élargissement. PHOTOS M. CAILLON

« Quand on'achète un outil entre 15 000 et 20 000 euros, on n'a pas le droit de se tromper », déclare sans ambages Bernard Daraignes. Ce viticulteur en conversion bio et entrepreneur de travaux viticoles est à Tech et bio pour voir le matériel au travail. De ce point de vue, il n'est pas déçu. La matinée débute avec une quinzaine de pulvérisateurs en démonstration. C'est plus qu'annoncé. Salon bio oblige, tous les appareils présents sur le site du lycée viticole de Libourne-Montagne (Gironde) traitent en face par face.

Sans surprise, la qualité de la pulvérisation se montre satisfaisante sur terrain plat et en l'absence de vent pour tous les pulvés. On remarque la stabilité des trois descentes de l'appareil à jet porté GRV, monté depuis peu sur l'enjambeur articulé Axiss de la même marque.

Repas bio et toilettes sèches

En regardant l'appareil à flux tangentiel de Weber traiter presque en silence, on comprend vite qu'il est peu énergivore. L'appareil ne traite que deux demi-rangs mais ne requiert que 13 ch de puissance au total. Le Régional, pulvé pneumatique traîné des Ets Bortolussi, évolue chez lui. Adapté aux vignes étroites du Saint-émilionnais, il traite efficacement deux rangs et deux demi-rangs. Les quatre appareils à panneaux récupérateurs Friuli, Dagnaud, S21 et Dhughes s'en sortent bien.

Bernard Daraignes reste pourtant dubitatif. « Comment peut-on travailler avec des pulvés à tunnel ? » s'interroge-t-il. Selon lui, « ils manquent de commodité et ne sont pas adaptés aux travaux d'une entreprise ».

En revanche, ils conviennent à Laurent Mabille. Le cogérant du domaine de Cantemerle, à Saint-Gervais (Gironde), pense même que « (son) prochain appareil pourrait être un modèle avec panneaux récupérateurs ». Il n'a pas encore fait son choix. Mais il trouve les panneaux du Dhughes « costauds ».

Après le repas bio et une visite aux toilettes sèches, l'après-midi reprend par les démonstrations de travail du sol. Dans une parcelle passablement enherbée, les lames des outils Ferrand et Arrizza passent l'épreuve de nettoyage sous le rang avec succès. La tondeuse intégrale d'Avif, avec son système rotofil pour la partie intercep, démontre son efficacité.

L'Ecocep suscite la curiosité

Puis vient le tour de l'Ecocep. L'appareil de CGC Agri, sorti en 2011, suscite la curiosité des visiteurs avec sa paire de disques en forme de pétale. Monté sur un parallélogramme de part et d'autre du cadre, chaque disque travaille sous le rang sur 5 à 10 cm de profondeur.

L'essai est réalisé à 5 km/h, sans palpeur et avec une pression de résistance à l'effacement de 14 bars. Les disques, en rotation libre, se rétractent au contact des ceps qu'ils contournent sans les heurter.

« L'herbe est bien coupée sous le pied », constatent à l'unisson deux visiteurs après son passage. Un troisième y voit même « un des meilleurs matériels du marché ». Un quatrième déplore cependant que l'outil ne déplace pas plus l'herbe. Il craint qu'après 20 mm de pluie, l'herbe ne repousse.

Il faut compter 7 900 euros pour entretenir mécaniquement sous le rang avec une paire d'Ecocep.

L'œil sur le mildiou et la flavescence dorée

« Au stand du GDON (Groupement de défense contre les organismes nuisibles de la vigne), on scrute les cicadelles vertes et celles de la flavescence dorée sur photos. « Au premier stade, elles ont la même couleur. Mais à l'âge adulte, la confusion n'est plus possible. La verte se déplace en crabe tandis que l'autre saute », explique une technicienne. Elle évoque sans tabou les difficultés à contenir la maladie, la spécificité de la lutte avec du Pyrévert (seul produit homologué en bio) et le problème des communes soumises à un seul traitement, « alors que cette année l'éclosion de larves a eu lieu pendant deux mois ». Lors de la conférence technique sur la protection du vignoble, on se penche sur l'utilisation du cuivre sous toutes ses formes pour optimiser la lutte contre le mildiou. Les mesures prophylactiques permettant de traiter le moins possible sont aussi abordées. Difficile en cette année de forte pression. Mais utile à moyen terme dans la perspective d'une probable réduction de 6 à 4 kg des doses de cuivre autorisées en bio.

Les deux pieds dans la fosse

On y entre et sort en empruntant un long escalier creusé dans la vigne par un tractopelle.

Les visiteurs de Tech et bio ont pu descendre au fond de deux fosses pédologiques. Creusées à seulement 150 m de distance dans un même rang de merlot, elles ont permis d'observer des profils de sol et d'enracinement très différents. Dans la première fosse, les racines ne colonisent que les 30 cm de l'horizon superficiel limono-sableux brun marron. La vigne est peu vigoureuse. Dans la seconde, elles descendent beaucoup plus en profondeur, libres d'aller puiser l'eau retenue à 1,50 m par un horizon argileux.

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