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ACTUS - RÉGIONS

BORDEAUX Nouveau classement

Colette Goinère - La vigne - n°246 - octobre 2012 - page 12

Le tout nouveau classement des crus de Saint-Émilion, révisable tous les dix ans, consacre 82 propriétés. Il fait au moins un mécontent.

Attendu comme le messie, le nouveau classement des crus de Saint-Émilion pour la période 2012-2022 comprend 82 noms dont 64 grands crus classés et 18 premiers grands crus classés. Ces châteaux cultivent 1 200 ha sur les 5 400 que compte l'appellation. Pour y prétendre, ils n'ont pas ménagé leur peine. « Ce classement étant révisable tous les dix ans, on ne s'endort pas sur ses lauriers. J'ai observé une remise en cause réelle au niveau des travaux en vert, de l'effeuillage, de la taille, du tri des vendanges, de l'aménagement des chais… », confie Jean-François Quenin, président du Conseil des vins de Saint-Émilion.

Comme le dernier classement avait été annulé pour partialité, l'Inao et le syndicat de Saint-Émilion ont défini une toute nouvelle procédure, confiant l'examen des candidatures à une commission extérieure à Bordeaux. Celle-ci s'est appuyée sur Bureau Veritas et Quali Sud pour auditer les propriétés et déguster leurs vins.

Les propriétés auditées ont eu un mois pour corriger leurs erreurs

Avant de trancher, la commission a convoqué les propriétés qui n'avaient pas atteint 14/20, la note minimum pour être classées. Elle leur a expliqué par où elles péchaient. « Elles ont eu un mois pour apporter les correctifs », indique Franck Binard, directeur du Conseil des vins de Saint-Émilion. Des propriétés ont renoncé à vinifier dans leur chai et à faire entrer dans leur assemblage les raisins de leurs moins beaux terroirs.

Pour autant, le recours en justice n'est pas loin. Parmi les recalés figure le château Croque-Michotte, 13 ha en bio. La famille Carle, propriétaire, estime « illégale » la grille de notation ayant servi à juger les candidats. Elle a envoyé des courriers au ministre de l'Agriculture, à l'Inao et au Conseil des vins de Saint-Émilion. Pas de réponse. « Si le ministre valide ce classement, nous déposerons un recours en justice », lâche Lucile Carle. Une validation attendue sous forme de décret avant fin novembre.

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