Avec une production moyenne inférieure à 25 hl/ha, selon les dernières estimations, le Beaujolais devrait accuser une perte de chiffre d'affaires d'environ 60 millions d'euros pour cette campagne 2012, soit un peu plus de 3 000 euros par hectare. Les organisations professionnelles (ODG et FDSEA) se tournent donc vers les pouvoirs publics pour obtenir des aides ou un étalement des prêts bancaires ainsi que des prélèvements fiscaux et sociaux.
Le préfet du Rhône a transmis une première demande au ministère de l'Agriculture, qui comprend 500 000 euros au titre de la prise en charge des cotisations sociales et 375 000 euros au titre du fonds d'allégement des charges.
De son côté, le conseil général du Rhône tente de faciliter l'accès au RSA pour les viticulteurs, ce qui n'est possible qu'après l'établissement de leur bilan annuel. La MSA a donc été sollicitée pour que « les dossiers soient traités en urgence ».
Mais, au-delà, l'idée d'un nouveau plan de restructuration du vignoble s'impose pour beaucoup. « Au sein de l'ODG beaujolais/beaujolais villages, nous affinons une feuille de route pour baisser les densités de production et régénérer le vignoble », annonce son président Frédéric Laveur.
L'appel aux collectivités
Dominique Despras, le président de la FDSEA du Rhône, attend « le soutien de France AgriMer » pour faciliter cette restructuration. Il met également les élus locaux en garde. « Il faut qu'ils se mobilisent. La perte est estimée à 60 millions d'euros, nous demandons donc un effort de 30 millions d'euros aux collectivités. S'ils n'aident pas les viticulteurs à passer cette crise de production, ils devront investir après… dans le social ! » Reste à savoir, tant au niveau local que ministériel, quel budget pourra être alloué au Beaujolais en cette période de restriction des finances publiques.