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Magazine - Terroir & tradition

La Part des anges : Une généreuse parenthèse

Myriam Guillemaud - La vigne - n°246 - octobre 2012 - page 86

Fin septembre, la septième vente aux enchères de cognacs de prestige a permis de récolter 136 800 euros. Et de réunir toute la filière autour d'un hommage aux maîtres de chais.
Cette année, c'est le château Chesnel, à Cherves-Richemont (Charente), qui a accueilli dans ses jardins le dîner et la septième édition de la vente aux enchères de cognacs de prestige. PHOTOS ALBANE DE ROFFIGNAC

Cette année, c'est le château Chesnel, à Cherves-Richemont (Charente), qui a accueilli dans ses jardins le dîner et la septième édition de la vente aux enchères de cognacs de prestige. PHOTOS ALBANE DE ROFFIGNAC

Vincent Gérard-Tasset, le commissaire-priseur qui officie chaque année, a enchaîné les enchères. Le record a été atteint par un coffret Martell Cordon bleu de 1912 estimé à 3 500 euros. Il a été adjugé 21 000 euros.

Vincent Gérard-Tasset, le commissaire-priseur qui officie chaque année, a enchaîné les enchères. Le record a été atteint par un coffret Martell Cordon bleu de 1912 estimé à 3 500 euros. Il a été adjugé 21 000 euros.

Ann Tuennermann, qui a fondé le festival Tales of the Cocktail, à la Nouvelle-Orléans, aux États-Unis, a été nommée « Cognac ambassador ».

Ann Tuennermann, qui a fondé le festival Tales of the Cocktail, à la Nouvelle-Orléans, aux États-Unis, a été nommée « Cognac ambassador ».

Un château du XVIIe siècle aux abords de Cognac, en Charente, un dîner de 650 convives, vingt-six prestigieux cognacs proposés aux enchères. Le 20 septembre dernier, la Part des anges, vente caritative organisée pour sa septième édition par le BNIC, l'interprofession, a été un véritable succès. Par l'esprit chaleureux qui y régnait et par l'ampleur des enchères.

Les vingt-six lots proposés sont pour la plupart partis à des prix bien supérieurs à ceux auxquels ils étaient estimés. Le record a été atteint par un coffret Martell Cordon bleu «Édition du centenaire», de 1912 donc. Cette eau-de-vie avait été estimée à 3 500 euros et mise à prix à 3 000 euros. Les enchères se sont enchaînées rapidement, par sauts de 200 à 300 euros. À la fin, deux acheteurs sont encore en lice. Aucun ne semble vouloir lâcher prise. «20 500 ? C'est bon ? Vous traduisez ?» s'enquiert le commissaire-priseur auprès de l'homme penché à l'oreille d'un acheteur asiatique. Il donne son accord. Mais un dernier bond est franchi. Et un acheteur malaisien emporte la mise en offrant 21 000 euros. Un murmure parcourt la salle. Des applaudissements fusent. L'acheteur se lève pour saluer l'assemblée, un grand sourire sur les lèvres. D'autres lots partent pour 2 200, 4 500 ou 6 300 euros. Une bouteille de Hennessy «Réserve spéciale» grimpe à 14 000 euros. Une autre de Prince Hubert de Polignac, dans une malle lui servant d'écrin, s'adjuge pour 10 500 euros.

Des maîtres de chais en photo avec les bouteilles choisies

Les maisons de négoce de Cognac ont offert ces bouteilles, soigneusement choisies par leurs maîtres de chais. Ceux-ci ont d'ailleurs été à l'honneur à l'occasion de la soirée. Avant la vente aux enchères, ils ont tous été réunis à Paris pour présenter les bouteilles qu'ils avaient sorties de leurs chais. Un moment rare que de les voir rassemblés, alors que la concurrence ne pousse pas à de telles rencontres. Ils étaient aussi présents lors du dîner à travers une exposition de photos les présentant chacun avec la bouteille choisie entre les mains. Quant aux acheteurs, on trouvait parmi eux des étrangers venus d'Asie, de Russie ou d'Amérique du Nord.

Au total, l'interprofession a collecté 136 800 euros lors de ce dîner, un record dans l'histoire de la Part des anges qui place cette vente aux enchères caritatives parmi les toutes premières en France. Cette somme sera remise à deux associations. L'une nationale, l'Ordre de Malte, l'utilisera pour financer des équipements et des activités pour les adultes autistes. La seconde, Parenthèses, est basée à Jarnac et accompagne des handicapés et leurs aidants.

Au cours de la soirée, Jean-Marc Morel, président de l'interprofession, a remis le titre d'Ambassadeur du cognac à Ann Tuennermann, fondatrice d'un salon américain dédié aux cocktails qui fait la part belle à cette eau-de-vie. Un hommage a aussi été rendu à Max Cointreau, qui vient de fêter ses 90 ans, pour le rôle qu'il a joué dans l'essor du cognac, notamment à la tête de la maison Frapin. Ce dîner a réuni tout Cognac : viticulteurs, négociants, verriers, tonneliers, cartonniers et même transporteurs. Le moment était presque familial, en dehors des rencontres professionnelles. Et les visages souriants et détendus disaient clairement la bonne santé du marché.

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