ImprimerPour sauver le vignoble du désastre causé par l'esca, maladie qui s'attaque aux ceps de nos vignes en les séchant, il faudrait un savant, un expert, un laboratoire, un chimiste de génie ou un nouveau Benoît Raclet - que sais-je ? - puisque, depuis dix ans, elle galope, cette épidémie qui détruit notre patrimoine viticole vivant.
Les viticultrices et les viticulteurs viennent de défiler dans les rues de Mâcon, versant des bennes entières de ceps morts pour crier leur colère et leur désarroi devant leurs pertes considérables. Les recherches scientifiques sont restées vaines et le monde de l'agriculture, de la vigne et du vin demande aux pouvoirs publics de trouver des solutions. (...)
Benoît Raclet, sauveur de la vigne en des temps ancestraux, n'était pas un savant, mais par simple talent d'observation, il préconisa tout simplement l'échaudage, l'eau chaude pour être plus clair, pour éradiquer le « ver coquin ».
Étouffée par la tradition, la Fête Raclet (une grande fête populaire organisée tous les ans à Romanèche-Thorins, en Saône-et-Loire, en hommage au sauveur de la vigne, NDLR) se meurt, sans ressort et sans apporter de solution aux problèmes du Beaujolais, comme ce fut sa mission à une époque.
Imaginons plutôt une Fête Raclet prenant la tête d'une croisade, depuis le Beaujolais et le Mâconnais, en Bourgogne et en France puisque ce mal de la vigne appelle l'Europe à agir. Soyons à la tête d'un challenge européen. Oui, il faudrait une telle manifestation en appui à celle de la rue à laquelle j'ai participé pour soutenir le monde viticole, en souvenir de Benoît Raclet, avec un souffle nouveau, retrouvé sous l'égide et la mémoire de cet homme engagé.
Le monde économique en général est en difficulté, sachons créer ou réanimer des événements pour éviter l'ennui et le déclin, pour provoquer l'enthousiasme, car l'enthousiasme est père des grandes causes réussies.
Une vraie fête de la vigne et du vin, pour éradiquer la bête esca, voilà qui honorerait notre Mâconnais- Beaujolais.
