En 2009, Joël Camus a fait travailler des Roumains employés par une société roumaine dont le dirigeant était Charentais. Le travail avait été proprement réalisé. Mais le prestataire ne payait pas ses cotisations sociales. Quelques mois plus tard, les gendarmes viennent convoquer Joël Camus au poste alors qu'il taille ses vignes. « Ils m'ont expliqué qu'à partir de 3 000 euros de facture, j'étais censé vérifier si l'entreprise était bien à jour de ses cotisations, si son personnel était déclaré… »
Joël Camus tombe des nues. Il y a quelques jours, la MSA lui réclame de verser les cotisations sociales pour ces Roumains. Le prestataire étant insolvable, elle se retourne vers ceux qui ont bénéficié de ses services. « Les donneurs d'ordre sont solidairement responsables du paiement de ces cotisations, rappelle Edgard Cloerec, directeur de la MSA des deux Charentes. L'État nous fait obligation de recouvrer les sommes dues. » Sauf que Joël Camus considère qu'il a déjà payé les cotisations, avec ses factures. Éric Barrier, un pépiniériste, est dans la même situation que lui. Ils seraient ainsi quatre-vingts en Charente, en Charente- Maritime et en Gironde. Les sommes réclamées vont de 4 000 euros pour Joël Camus à plus de 100 000 euros pour d'autres. Joël Camus et Éric Barrier vont former un collectif pour se défendre.