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DOSSIER - Petite récolte : Amortir le choc

« J'ai privilégié mes bouteilles de primeur »

La vigne - n°248 - décembre 2012 - page 27

En Beaujolais, Michaël Passot a produit moins de 27 hl/ha sur son exploitation. Pire qu'en 2003. Il a maintenu son volume de vins primeurs en bouteilles mais a vendu moins de vrac.
Michaël Passot, vigneron à Morancé (Rhône), a conservé ses 5 000 cols de beaujolais nouveau vendus à son caveau. © A. AUTEXIER

Michaël Passot, vigneron à Morancé (Rhône), a conservé ses 5 000 cols de beaujolais nouveau vendus à son caveau. © A. AUTEXIER

« Mon père, comme moi, n'a jamais rentré une aussi petite récolte… », constate, encore étonné, Michaël Passot, viticulteur à Morancé (Rhône). Les 12,5 ha de son exploitation ont produit à peine 330 hl, contre 625 d'habitude. « Pendant les vendanges, cela faisait bizarre, se souvient-il. On travaillait toute la journée et les cuves ne se remplissaient pas. »

« J'aurais dû attendre »

Ce trentenaire vinifie une partie de sa production dans son caveau et apporte le reste à la cave de Bully, à une vingtaine de kilomètres. Cette année, son apport à la coopérative a diminué des deux tiers par rapport à 2011. En plus de la coulure au printemps et de l'échaudage en juillet, ces parcelles livrées en coop ont essuyé un orage de grêle le 5 août.

Après avoir livré 100 hl à sa coopérative, il lui restait un peu moins de 230 hl pour ses propres débouchés. « D'habitude, je vends 5 000 cols en beaujolais nouveau. J'ai conservé ce volume pour approvisionner mes clients, surtout des particuliers et environ 10 % de restaurateurs. J'ai maintenu mes prix à 4 euros le col. Je n'avais plus que 75 hl de disponible pour le vrac », raconte-t-il. Son regret : « Je me suis précipité avec le négociant. La veille des vendanges, nous avons convenu un prix de 200 €/hl, contre 155 €/hl l'an passé. Mais la moyenne des transactions s'est élevée à plus de 221 €/hl cette année. J'aurais dû attendre. »

Pour ses vins de garde, Michaël Passot a conservé 40 hl, contre 60 hl d'habitude. Il ne fera pas de vrac cette année sur ces vins, comme il ne commercialisera pas de vin de France rosé. « Vu les rendements, je vais vendre ma cuvée de rosé en AOC », précise-t-il. Pour équilibrer ses comptes, le jeune viticulteur table sur son assurance climat qui devrait le couvrir, hors franchise de 15 %, sur la base de 160 €/hl.

« Comme je vends la moitié de mes bouteilles avant la fin de l'année, je ferai mon prévisionnel de comptabilité à cette période. Je connaîtrai aussi l'acompte de la coopérative et je saurai si je risque ou non un problème de trésorerie. Sauf nouvelle mauvaise surprise, je pense limiter les dégâts. »

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