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DOSSIER - Petite récolte : Amortir le choc

« Nous allons acheter du crémant »

La vigne - n°248 - décembre 2012 - page 29

La cave de Montlouis (Indre-et-Loire) a rentré 37 % d'une récolte normale. Comme toute la zone d'AOC a souffert, la coopérative cherche un produit de substitution. Émeline Hascouët, la directrice, pense au crémant de Loire.
Émeline Hascouët, la directrice de la cave de Montlouis (Indre-et-Loire), redoute 2014 car elle aura alors plusieurs cuvées en rupture. © P. MONTIGNY/FILIMAGES

Émeline Hascouët, la directrice de la cave de Montlouis (Indre-et-Loire), redoute 2014 car elle aura alors plusieurs cuvées en rupture. © P. MONTIGNY/FILIMAGES

Elle égrène les malheurs subis par ses coopérateurs : « Gel d'hiver en février, gelées de printemps mi-avril, puis plusieurs averses de grêle courant mai et, pour finir, des attaques de mildiou et d'oïdium. » Émeline Hascouët, la directrice de la cave de Montlouis (Indre-et-Loire), annonce une toute petite récolte 2012 : 2 800 hl, contre 7 600 hl l'an passé.

D'habitude, cette coopérative commercialise un million de cols. Du montlouis effervescent à 90 %. Environ six bouteilles sur dix sont écoulées via la grande distribution, avec une fourchette de prix en linéaires comprise entre 5,50 et 7 euros TTC le col. La vente aux particuliers pèse 30 % et le reste est vendu par des grossistes ou des cavistes.

« Nous voulions acheter de l'AOC Montlouis mais toute l'aire de l'appellation a été touchée par les mêmes intempéries », explique la responsable. Aussi, pour éviter de perdre ses marchés, la cave devait trouver une alternative. « Il nous fallait proposer à nos clients une autre AOC du Val de Loire de qualité, à base de chenin », poursuit-elle avant d'annoncer : « Nous comptons acheter du crémant de Loire. »

Hausse inférieure à 5 %

Comme les prises de mousse durent de neuf à trente-six mois, la directrice sait que le cap le plus difficile à passer ne sera pas 2013 mais 2014, où la cave aura plusieurs cuvées en rupture. « En 2013, nous allons vendre notre 2011. Comme nous avons juste une année en stock, nous allons fixer à nos agents commerciaux des chiffres de vente stables. Il ne va pas falloir exploser les compteurs. »

Quand on lui demande si les premiers acheteurs seront les premiers servis, Émeline Hascouët est catégorique. Pour elle, il n'est pas question de mettre tous les œufs dans le même panier : « Nous garderons une répartition de nos ventes dans les différentes enseignes. »

Côté prix, la cave compte rester modérée et annonce une hausse inférieure à 5 %. « En contrepartie, nous espérons que nos interlocuteurs de la grande distribution joueront le jeu en 2014 et qu'ils achèteront notre crémant de Loire. » Les négociations pour 2013 avec les enseignes doivent démarrer courant décembre.

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