Le champagne connaît un fléchissement de 2,5 % de ses ventes à l'export depuis un an (138,3 millions de bouteilles exportées), mais conserve une valeur en légère hausse (+ 2 à 3 %). Sans surprise, ce sont les pays tiers qui continuent de progresser (+ 3,4 % des volumes de fin septembre 2011 à fin septembre 2012). Ces pays représentent 43 % des exportations et presque 20 % des ventes totales de champagne, avec 60,8 millions de bouteilles expédiées en un an. L'Union européenne, en revanche, enregistre une baisse des expéditions de 6,6 %, à 77,5 millions de cols. « Nous ne vivons pas une crise mais une mutation des repères économiques mondiaux. Il faut s'adapter », commente Dominique Pierre, directeur général de Nicolas Feuillatte, une union de coopératives basée à Chouilly (Marne). La fragilité économique des pays européens engendre des achats moins importants, avec une recrudescence des ventes en promotion ou à bas prix. C'est le cas en Angleterre, premier pays acheteur de champagne. Aux États-Unis, les ventes se maintiennent. Mais c'est vers l'Asie que les regards se tournent. « Il faut toutefois rester lucides, tempère Dominique Pierre. Le Japon achète beaucoup de champagne car il y est culturellement habitué. Ce n'est pas le cas des autres pays d'Asie, y compris de la Chine. Il est important d'y être présent, mais ne nous attendons pas à une explosion des ventes. Pour eux, le champagne est plus un process qu'un vin issu d'un terroir. Il y a un gros travail d'information à faire. »