«En attendant que l'ODG Bordeaux nous fournisse les déclarations de récolte, nous restons très prudents quant aux estimations des quantités de rosé disponibles, indique Philippe Hébrard, directeur de la cave de Rauzan (Gironde). Ce qui est certain, c'est que la vendange en raisin rouge a été inférieure de 5 % à celle de l'année dernière. Or, les producteurs ont certainement privilégié la vinification de vins rouges. Nous anticipons donc une baisse de 10 % de l'offre en rosé. »
Malgré cela, « le marché spot sur lequel nous commercialisons une petite partie de nos vins est très calme », confiait, fin novembre, Héloïse Pacaud, responsable commerciale de l'union de coopératives U2VBA. Ce que confirmait Alexandra Petit, responsable des achats de vin en vrac chez le négociant Ginestet qui n'avait pas commencé les achats spots. La vente du 2012 n'a commencé que fin novembre. Avant cela, les échanges n'ont porté que sur le millésime 2011, dont il reste des stocks. Rauzan et l'U2VBA ne s'inquiètent pas de cette situation. Les deux coopératives vendront leurs rosés « bâtis sur mesure » pour les clients avec lesquels elles travaillent chaque année. Selon Philippe Hébrard, la cave de Rauzan négocie ses vins les plus qualitatifs du nouveau millésime entre 1 050 à 1 150 euros le tonneau de 9 hl et entre 950 et 1 000 euros pour les vins de second choix. « C'est 5 % de plus que l'année dernière », précise-t-il.
Les rosés étant cette année très hétérogènes, le négoce doit se positionner rapidement s'il veut des vins de qualité, renchérit le courtier Xavier Coumau. Comme les quantités sont petites, les prix montent. Le tonneau de rosé premier prix, qui était à 850 euros l'an dernier, s'achète aujourd'hui 950 euros, tandis que les vins qualitatifs sont vendus entre 1 000 et 1 050 euros. »