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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Bordeaux rosé Bonne tenue des cours

COLETTE GOINÈRE - La vigne - n°273 - mars 2015 - page 70

Le cours du bordeaux rosé reste ferme, malgré l'abondante récolte 2013. Les plus optimistes estiment que l'appellation va prendre des parts de marché.

« Le marché du bordeaux rosé se structure depuis trois ans. Il est devenu ferme et enregistre une progression qualitative et quantitative », affirme Xavier Coumau, le président du syndicat des courtiers de Gironde. « Avec 1 206 € le tonneau de 900 l (134 €/hl), le prix moyen tous millésimes reste ferme depuis le début de campagne et sans évolution notable par rapport à l'an passé », note Jean-Philippe Code, responsable du service économique du CIVB.

À Landerrouat, Éric Meynaud, du château Franc Couplet élabore du bordeaux rosé depuis sept ans. Aujourd'hui, il dédie 20 ha à cette couleur sur les 110 ha qu'il exploite. Ses 1 100 hl de rosés du millésime 2014 ont trouvé preneur auprès de trois négociants. Il a négocié le tonneau entre 1 180 et 1 200 €. Reste une interrogation : « Le rosé permet de faire vite de la trésorerie mais il faudra organiser le marché. La très forte récolte de cette année risque de provoquer un tassement des cours », prévient-il. Cette récolte s'élève à 258 000 hl, un niveau jamais atteint, 39 % supérieur à 2013.

Pour prévenir ce risque, la cave de Rauzan, le plus gros déclarant de bordeaux rosé, a abaissé sa production de 10 %. « Bordeaux a du volume et des prix pas trop chers et bénéficie de la rareté de l'offre dans les autres régions. En Languedoc-Roussillon, la récolte a été petite. En Côtes de Provence, les prix sont élevés. Donc Bordeaux va prendre des parts de marché. Reste à ne pas tomber dans la spirale de la baisse des cours. Sinon, les viticulteurs jetteront l'éponge et se détourneront de la production de rosés », analyse Philippe Hébrard, directeur général de la cave coopérative.

À Daignac, Véronique Barthe, reste prudente vis-à-vis d'un marché qu'elle juge trop « opportuniste ». Sur 4 500 hl, elle n'a produit que 40 hl de rosé. « Je viens d'échantillonner pour un négociant avec qui nous travaillons depuis cinq ans, qui souhaite notre rosé pour une marque », indique-t-elle. Avec un petit volume très qualitatif, un rosé très clair, avec du fruit et du gras, dont elle a obtenu 1 400 € le tonneau (156 €/hl). Une exception !

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