« La demande sur les rosés est active, car, du fait de la faible récolte 2008, les stocks en juillet 2009 étaient bas à la propriété (75 000 hl contre 96 000 un an auparavant) et chez les négociants (44 400 contre 50 400) », observe Jean- Philippe Code, directeur du service économique de l'interprofession.
« Depuis trois ans, le marché du rosé progresse, confirme Franck Crouzet, directeur de la communication du groupe Castel. A terme, le bordeaux rosé pourrait même prendre plus d'importance que le blanc sur le marché intérieur. »
L'Union de Guyenne (250 coopérateurs, 3 000 ha, 180 000 hl dont 15 000 de rosé) a bien compris l'intérêt de miser sur cette couleur. « Nous augmentons de 1 000 à 2 000 hl par an notre production en rosé. Le négoce souhaite un profil produit précis. Et nous faisons en sorte d'y coller. Tout est passé au crible : la palette des couleurs, le profil aromatique pour savoir si l'on est sur du fruit frais ou du fruit mûr… », détaille Philippe Cazaux, directeur de l'Union de Guyenne.
La campagne qui a démarré il y a un mois et demi se fait sur des « qualités choisies ». « Il y a autant de type de bordeaux rosés que de négociants », résume le courtier Marc Dubedout. Et d'expliquer : les négociants goûtent pour trouver leur bonheur. « Ils ne sont pas sur des achats massifs mais sur du qualitatif et ils acceptent d'en payer le prix. »
Reste que ce marché de niche est impacté par la morosité générale. « En novembre dernier, le tonneau de 900 litres était à 1 100 euros. Depuis Noël, on est descendu à 950 euros. Le négoce est prudent », précise Hubert Lagrue, courtier. Malgré tout, il se dit optimiste. « Le millésime est excellent et nous avons encore du temps. Pour être livré à l'été 2010, il reste encore quelques mois. »