Lundi 28 janvier à Beaune (Côte-d'Or), la Bourgogne s'est interrogée sur sa capacité à monter en gamme. Lors de cette matinée de conférences organisée par l'interprofession (BIVB), Joëlle Brouard, professeure de marketing à l'ESC Dijon, a insisté sur le « syndrome du restaurant chinois », où l'on travaille sans compter ses heures.
Elle a constaté que les viticulteurs – plus que les négociants – sous-estiment, voire ne comptent pas leur temps ainsi que leurs frais de marketing et de vente. Or, ces coûts sont élevés. Et ils risquent de croître encore pour soutenir l'ambition de monter en gamme.
Joëlle Brouard les a calculés pour quelques exploitations. Au cours de sa conférence, elle a détaillé deux exemples. Elle a d'abord cité le cas d'un domaine de 20 ha en Côte-d'Or qui commercialise 100 000 cols par an. En plus du temps consacré au marketing et à la vente, valorisé à 65 000 €/an, ce domaine dépense 131 000 €/an pour recevoir des prescripteurs, pour ses visites commerciales, ses plaquettes et documentations, son site internet, son attaché de presse… Soit 2 euros par col.
Un salon à 3,40 euros le col
Ensuite, Joëlle Brouard s'est intéressée au coût d'un salon de trois jours à Lille (Nord) au cours duquel une autre propriété a vendu 2 400 bouteilles. En plus des frais d'inscription, de déplacement et de logistique, l'économiste a valorisé le temps de travail et de transport de l'exposant. Mis bout à bout, ces frais se sont élevés à 3,40 euros par col vendu. Un chiffre qui a le mérite de montrer le gros investissement que peut représenter un salon.
La montée en gamme est au programme du plan Bourgognes amplitude 2015. Pour y parvenir, le BIVB va se charger d'améliorer l'image ainsi que la notoriété des vins de Bourgogne et de synchroniser les efforts des opérateurs qui stimulent la demande sur le terrain.