« En l'espace de cinq ans, le prix des droits de plantation a quasiment été divisé par deux, note Raymond Groeninger, courtier installé au Grau-du-Roi (Gard). Aujourd'hui, on peut négocier des droits en portefeuille à 800 ou 900 euros l'hectare, alors qu'il fallait compter au moins 1 500 euros auparavant. »
C'est une conséquence directe de la fin des droits de plantation à compter du 1er janvier 2016. Leurs propriétaires cherchent à les vendre, sachant qu'ils ne vaudront bientôt plus rien. La Commission européenne doit en effet les remplacer par un système d'autorisations délivrées gratuitement.
« Manque de visibilité »
Au niveau de la réserve nationale de droits, le prix a lui aussi enregistré une baisse, passant de 1 500 à 1 000 €/ha l'an passé, prix reconduit cette année. Dans un récent communiqué, FranceAgriMer précise que « compte tenu du niveau de stocks de la réserve », celle-ci n'achètera aucun droit au cours de la campagne 2012-2013. C'était déjà le cas lors de la précédente.
« Ceux qui ont des droits en portefeuille préfèrent les vendre aujourd'hui à cause du manque de visibilité sur ce qui va se passer après 2016 », analyse Raymond Groeninger. Pour reprendre le romancier Alphonse Karr : « L'incertitude est le pire de tous les maux, jusqu'au moment où la réalité vient nous faire regretter l'incertitude. »