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DOSSIER - Maladies du bois : Ils réagissent

Les avis sont partagés au sujet de la greffe anglaise

La vigne - n°250 - février 2013 - page 20

Thibaut Giraudon, vigneron dans l'Yonne, teste la greffe anglaise. Pour l'instant, les plants ainsi greffés lui semblent moins vigoureux. Dans l'Aube, Olivier Horiot paraît plus confiant.
Pour certains, l'abandon de la greffe anglaise, ou greffe en fente, a causé l'arrivée des maladies du bois. © L. BÉRILLON

Pour certains, l'abandon de la greffe anglaise, ou greffe en fente, a causé l'arrivée des maladies du bois. © L. BÉRILLON

« Tout le monde cherche des solutions pour lutter contre les maladies du bois. Pour ma part, j'ai voulu tester la greffe anglaise, ou greffe en fente », raconte Thibaut Giraudon. À la tête du domaine Giraudon, à Chitry-le-Fort (Yonne), il exploite 25 ha de chardonnay, d'aligoté et de pinot noir.

Il y a quatre ans, Thibaut Giraudon a planté 25 ares de plants de chardonnay greffés en fente et 25 ares de plants greffés en oméga sur la même parcelle, soit 2 000 pieds de chaque. Pour pouvoir faire des comparaisons, le cépage, le clone (76) et le porte-greffe (41B) sont les mêmes. Il a planté d'un côté les greffes en fente, de l'autre les plants greffés en oméga. « J'aurais peut-être dû alterner les rangées au sein de la parcelle pour éviter les effets pouvant être liés au sol », ajoute-t-il.

La chambre d'agriculture de l'Yonne suit cette parcelle ainsi que trois autres nouvellement plantées ou complantées de chardonnay, de pinot noir ou de sauvignon en 2010 et en 2011.

Pas de rupture

À ce jour, les maladies du bois n'ont pas encore attaqué la jeune parcelle de Thibaut Giraudon. La seule différence qu'il a pu observer concerne la vigueur. « Les plants greffés à l'anglaise semblent moins vigoureux. L'été dernier, cela s'observait à l'oeil nu depuis le coteau d'en face. Mais ce n'est qu'un ressenti, je n'ai fait aucune mesure. »

Le vigneron chablisien a payé 1,31 euros les plants greffés en oméga et 1,57 euros ceux greffés à l'anglaise, soit 20 % de plus. « C'est un peu plus cher, mais si c'est LA solution, cela en vaut la peine », reconnaît-il. Olivier Horiot, vigneron aux Riceys (Aube), a choisi, il y a six ans, de ne planter que des plants greffés en fente. « Nous n'avons pas encore de recul concernant les maladies du bois, mais il me semble logique que la sève circule mieux, car il n'y a pas de rupture comme avec une greffe oméga, estimet-il. Il me semble, par ailleurs, que les vieilles vignes, qui étaient forcément greffées en fente, ont moins de maladies. »

Le goût de l'ancien

Les arguments en faveur de la greffe en fente reposent sur un raisonnement historique. Ses partisans soulignent qu'elle était utilisée par le passé, avant la greffe oméga, à une époque où les maladies du bois n'étaient pas mentionnées. Son abandon pourrait donc expliquer la recrudescence de ces maladies. Face à la demande de leurs clients, plusieurs pépiniéristes remettent cette greffe au goût du jour. Mais ils admettent ne pas avoir encore assez de recul pour affirmer avec certitude que cette idée est la bonne.

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