Depuis septembre 2011, France 3 Bourgogne consacre une émission mensuelle au vin. « Millésime » est présentée par la journaliste Muriel Bessard, laquelle choisit des thèmes techniques et généralistes, « liés, si possible, à la saison ou à un événement ». « Pas spécialiste du sujet », admet-elle humblement, elle est accompagnée par Lilian Melet, plus « technique » et capable de « coups de gueules ». Pendant 26 minutes, « nous nous adressons à un public ordinaire qui aime en savoir plus ».
Après des sujets sur la vinification ou les ventes à l'export, elle a même réalisé un direct d'une heure, fin janvier, depuis la Saint-Vincent tournante, à Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or), dédiée aux crémants. Un exercice périlleux puisque l'animatrice reconnaît que le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) « surveille de près l'émission ». La loi Évin interdisant toujours « d'inciter à la consommation d'alcool » à la télévision. « Nous évitons les gros plans sur des étiquettes. » Le CSA est « très attentif » sur ce point, comme sur beaucoup d'autres.
« Autocensure »
Mais la Bourgogne a su être convaincante. « La viticulture représente un poids social, historique, culturel et économique important. Ce qui laisse une marge de manœuvre et des milliers d'entrées possibles », explique Muriel Bessard. Du coup, « Millésime » est la « première et seule » émission consacrée au vin, hormis quelques séries et reportages ponctuels.
Le pôle Est de France 3 comprend également l'Alsace et la Champagne. Mais dans ces deux régions, les collègues de Muriel Bessard n'ont pas réussi à imposer d'émissions similaires. La journaliste y voit le résultat « d'une certaine frilosité », voire d'une « autocensure » de la part des rédactions. « Et il ne faut pas exagérer. Devoir répéter à l'antenne : "À consommer avec modération", ce n'est pas un drame », assure-t-elle.
Surtout que les audiences sont bonnes, « au-dessus de la moyenne nationale », malgré un « manque d'annonce sur les grilles télé nationales ». Pour améliorer cela, elle vient de lancer un blog en plus de la page web dédiée à l'émission sur le site de France 3. Elle va s'appuyer sur les réseaux sociaux et espère que ses initiatives vont augmenter l'audimat de son émission.