Retour

imprimer l'article Imprimer

DOSSIER - Réduction des phytos : Premier bilan concluant

« Une démarche qui permet d'évoluer »

La vigne - n°251 - mars 2013 - page 27

Après avoir adhéré à Terra Vitis, Stephan Brun, du domaine Juliette Avril, à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse), s'est engagé dans le réseau Dephy Écophyto. Un pas de plus vers le bio.
SES RÉSULTATS : • Sa plus grande réussite : avoir réduit son IFT en 2012 par rapport à 2011 malgré la forte pression • La principale difficulté : le niveau de pression en 2012 • IFT de référence ou régional : 8,8 • Ses IFT : 8,2 en 2010, 9,4 en 2011 et 8,9 en 2012 © J. NICOLAS

SES RÉSULTATS : • Sa plus grande réussite : avoir réduit son IFT en 2012 par rapport à 2011 malgré la forte pression • La principale difficulté : le niveau de pression en 2012 • IFT de référence ou régional : 8,8 • Ses IFT : 8,2 en 2010, 9,4 en 2011 et 8,9 en 2012 © J. NICOLAS

« J'aime agir étape par étape », admet Stephan Brun. À la tête du domaine Juliette Avril, à Châteauneuf-du-Pape, le vigneron respecte le cahier des charges Terra Vitis depuis trois ans. En 2010, il décide d'intégrer le réseau Dephy Écophyto du Vaucluse.

« Avec cette démarche, les pouvoirs publics semblent se donner les moyens de développer une agriculture performante et respectueuse de l'environnement, estime-t-il. J'ai l'intention d'aller vers le bio, voire la biodynamie, mais progressivement. »

Travail du sol intégral sur jeunes vignes

Depuis son adhésion à Terra Vitis, Stephan Brun a supprimé l'utilisation d'engrais chimiques et cantonnait le désherbage chimique à l'entretien des rangs. Suite à son engagement dans le réseau Dephy Écophyto, il est passé au travail du sol intégral sur ses jeunes vignes. « Cela donne un meilleur résultat. Nous avons réalisé trois à quatre passages en 2012, avec un dernier labour en juin. En juillet, nous préférons ne pas labourer si les conditions climatiques le permettent. Nous gardons ainsi l'humidité dans les sols. »

Stephan Brun a investi dans un intercep Clemens (environ 20 000 euros). « Il est nécessaire d'acheter un équipement haut de gamme. Le travail du sol représente un investissement important. » Pour ses vieilles vignes « pas faciles à labourer », le vigneron continue le désherbage chimique.

En 2012, son IFT total (avec herbicides) a été de 8,9. Un chiffre inférieur à celui de 2011 (9,4) alors que la pression sanitaire a été forte. « J'ai passé un contrat de suivi avec Marie-Véronique Arrigoni, de la chambre d'agriculture et animatrice du réseau Écophyto. Elle nous permet de raisonner encore plus les traitements et de diminuer les doses en fonction du développement végétatif », commente Stephan Brun.

Depuis, il ne traite qu'à partir de mai s'il n'est pas nécessaire d'intervenir avant. Il réalise trois traitements à la fleur puis réduit la cadence ou les doses, si la pression le permet. Tout en restant vigilant. « En Châteauneuf-du-Pape, le rendement est limité à 35 hl/ha. Il faut donc éviter les pertes de récolte. »

Pas de perte de rendement en 2012

En 2012, malgré la pression, le vigneron n'a pas subi de perte de rendement ni d'impact sur la qualité de la vendange. Bien avant d'intégrer le réseau Écophyto, il avait fait régler son pulvérisateur avec lequel il traite en face par face. Il sélectionne également avec soin ses phytos. « En 2012, mon IFT a été plus élevé que des exploitations en bio, mais je choisis bien mes produits. Je privilégie des produits non classés, moins dangereux pour mes ouvriers », insiste Stephan Brun. Le producteur a aussi étendu la confusion sexuelle sur une partie de son vignoble. Cette année, il compte expérimenter des produits alternatifs et « convertir une partie du vignoble aux traitements au cuivre et au soufre ». L'idée étant d'évoluer vers du « nature bio », sans label AB pour le moment.

« Entrer dans la démarche Écophyto n'a pas eu d'impact sur notre organisation du travail et n'a pas généré de contraintes particulière. » En prime, Écophyto lui a permis de faire des économies de produits phytos. Stephan Brun dresse donc un bilan positif de son engagement et souligne l'intérêt pédagogique du dispositif déployé au niveau national. « Écophyto permet d'établir des comparaisons entre des vignobles de climats différents et entre des régions riches et moins riches. Cela en renforce la crédibilité et la visibilité pour le consommateur. »

Cet article fait partie du dossier Réduction des phytos : Premier bilan concluant

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :