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VIN

Pesticides dans les vins : Excell dévoile ses résutats

Colette Goinère - La vigne - n°251 - mars 2013 - page 57

Selon le laboratoire bordelais Excell, les vins du sud de la France sont couramment contaminés par de faibles traces de pesticides.
PASCAL CHATONNET, le fondateur du laboratoire Excell, a rappelé des règles générales lors de sa conférence sur les pesticides dans le vin : « À efficacité égale, il s'agit de sélectionner les molécules avec la moindre toxicité. » © J. B. Nadeau

PASCAL CHATONNET, le fondateur du laboratoire Excell, a rappelé des règles générales lors de sa conférence sur les pesticides dans le vin : « À efficacité égale, il s'agit de sélectionner les molécules avec la moindre toxicité. » © J. B. Nadeau

« Pesticides dans le vin : état des lieux et stratégie de réduction. » Tel était l'intitulé de la conférence organisée le 14 février à Bordeaux par Pascal Chatonnet, fondateur du laboratoire Excell, à Mérignac (Gironde). En préambule, Stéphane Boutou, responsable technique du laboratoire, a dressé l'état des lieux. Il a rappelé que, dès 2008, la France s'était fixé comme objectif de réduire de 50 % l'utilisation des produits phytosanitaires à moyen terme. Quatre ans plus tard, l'objectif n'est pas atteint. Selon Excell, les quantités de produits phytosanitaires utilisées en viticulture ont progressé de 2,6 % entre 2008 et 2010 et de 2,7 % entre 2010 et 2011.

Puis l'expert a présenté les résultats des analyses menées par son laboratoire sur 300 vins d'Aquitaine et de la vallée du Rhône, des millésimes 2007 et 2008. Excell a recherché 50 matières actives sur ces échantillons. Résultat : seulement 10 % d'entre eux ne contiennent aucun pesticide. Dans les 90 % restants, Exell a trouvé au moins une matière active, le plus souvent de la famille des fongicides. Et le laboratoire a pu détecter jusqu'à neuf pesticides dans un même vin.

Pas de réponses concrètes

Les teneurs sont toujours bien inférieures aux limites maximales de résidus (LMR) autorisées sur les raisins de cuve. Ainsi, le laboratoire a retrouvé au maximum 0,01 mg/l de cyprodinil dans un vin et 0,001 mg/l en moyenne dans ses échantillons, pour une LMR sur raisins de cuve de 1 mg/kg. Et il a décelé 1,4 mg/l d'iprodione au maximum et 0,09 mg/l en moyenne, pour une LMR de 10 mg/kg.

Comment employer moins d'intrants ? Christian Debord, de l'Institut de la vigne et du vin de Bordeaux, a présenté un outil d'aide à la décision baptisé EPIcure. Il s'agit d'un système intégrant des modèles de prévision des risques de mildiou. Lorsque le risque est faible, on peut économiser des traitements.

De son côté, Pascal Chatonnet n'a pas apporté de réponses concrètes à cette question. Il a rappelé des règles générales et présenté le label « + Nature ». Il s'agit de la garantie apportée par Excell qu'un vin contient moins de cinq molécules phytosanitaires différentes et, au total, moins de 0,05 mg/l de résidus de matières actives.

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