À l'occasion de la septième édition de Découvertes en vallée du Rhône, le salon professionnel des AOC rhodanniennes, les vignerons et les négociants de Gigondas ont frappé fort : ils ont ouvert un bar clandestin éphémère à Avignon (Vaucluse), le 11 mars. Il a plongé les invités dans le Chicago des années vingt, à l'époque de la Prohibition, où la vente et la fabrication des boissons alcoolisées étaient interdites.
« Nous avons loué le Grenier à sel, un bâtiment du XVIIIe siècle de 400 m2, que nous avons entièrement décoré dans l'esprit de la Prohibition », s'amuse Léa Desportes, chargée de communication de la section interprofessionnelle de l'appellation, laquelle a eu l'idée de ce concept avec les responsables professionnels. Lumière tamisée, faux murs de briques, silhouettes de gangsters projetées sur les murs, tapis rouge, orchestre de jazz… Tout y était. Jusqu'au mot de passe, Scarface, nécessaire pour entrer dans le bar et aux déguisements distribués aux convives (boas, sautoirs, faux cigares et autres attributs des années folles). Le président de l'appellation a même revêtu les habits d'Al Capone et un autre vigneron celui d'Eliott Ness. « Nous avons aussi étudié le buffet en proposant des mets d'outre-Atlantique : minihamburgers, bagels… »
Un cocktail maison à base de gigondas rosé se trouvait en libre-service dans une cuve en inox. Au milieu de la soirée, les lumières se sont éteintes. Aux sons des sirènes de voitures officielles, Eliott Ness et ses incorruptibles ont débarqué, jouant une descente de police.
Pour pimenter l'événement, la section a adressé une série de quatre visuels par mail aux professionnels inscrits à Découvertes en vallée du Rhône. Ils ont été conçus sous forme de « teasing », une technique marketing qui consiste à éveiller la curiosité en plusieurs étapes, histoire de faire monter le suspens…
Le premier des mails indiquait : « Chicago, 1929. Face à la stricte interdiction de la fabrication et de la vente de boissons alcoolisées, le Wine Syndicate of Gigondas a décidé de frapper un grand coup. » Les importateurs anglais ont apprécié. « Certains m'ont appelé pour nous féliciter de cette initiative. D'une pierre deux coups, nous avons fait de la communication autour de l'AOC.»