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Magazine - Terroir & tradition

À l'école de la taille : De chaleureux échanges

Florence Bal - La vigne - n°251 - mars 2013 - page 86

Le musée de la Vigne et du vin d'Anjou a organisé une journée d'initiation à la taille pour le public. Quand des vignerons retraités font part de leur savoir-faire et de leur savoir-vivre…
Philippe Defforge, bénévole au musée de la Vigne et du vin d'Anjou, présente le dernier sécateur manuel, puis des sécateurs électriques.

Philippe Defforge, bénévole au musée de la Vigne et du vin d'Anjou, présente le dernier sécateur manuel, puis des sécateurs électriques.

Jean-Pierre chené, vigneron retraité bénévole du musée et responsable du clos, explique au groupe comment tailler.

Jean-Pierre chené, vigneron retraité bénévole du musée et responsable du clos, explique au groupe comment tailler.

Il supervise ensuite les participants, comme ici Adeline Thomas, une paysagiste, qui s'exerce sur du grolleau noir.

Il supervise ensuite les participants, comme ici Adeline Thomas, une paysagiste, qui s'exerce sur du grolleau noir.

Le partage convivial de saucisses grillées au feu de ceps et de vins d'Anjou conclut la matinée. PHOTOS F. BAL

Le partage convivial de saucisses grillées au feu de ceps et de vins d'Anjou conclut la matinée. PHOTOS F. BAL

Samedi 26 janvier, l'Anjou se réveille sous un manteau de neige. Heureusement, il fond à vue d'œil. Un soulagement pour les six vignerons angevins qui attendent sur la parcelle pédagogique du musée de la Vigne et du vin d'Anjou, à Saint-Lambert-du-Lattay, dans le Maine-et-Loire.

Tous sont venus initier bénévolement le public à la taille d'hiver. Jean-Pierre Chené, vigneron retraité du domaine d'Ambinos et responsable du clos, allume un feu de ceps de vigne en prévision des grillades qui concluront la matinée.

« L'objectif de l'animation, c'est la transmission et l'échange avec le public sur une base concrète, afin qu'il ait des sensations, témoigne Cécile Gouëset, médiatrice culturelle du musée. C'est particulièrement intéressant lors des vendanges et de la taille, deux périodes cruciales pour le vigneron. »

10 h 40. Les six participants arrivent, fin prêts et bottes aux pieds. « Le clos est un petit conservatoire de 1 800 pieds de vigne présentant 17 cépages qui sont ou ont été employés dans la région, comme le chenin, le pineau d'aunis, les grolleau gris, noir et blanc, le cabernet franc et breton, le cot… », indique pour commencer Luc Arenou, vigneron retraité du domaine des Quarres, à Rablay-sur-Layon, et président du musée.

« La taille est le premier travail à la vigne, enchaîne Jean-Pierre Chené. Elle permet de maîtriser le rendement et d'assurer la pérennité du cep. Par exemple, lorsqu'on laisse un brin sur le bois, c'est pour reformer la souche. Ce n'est pas pour la récolte de l'année. »

Travaux pratiques

Très vite, il passe à la démonstration. « Le nombre d'yeux laissés par souche dépend du cépage. Pour le chenin et le grolleau, qui donnent de grosses grappes, on laisse six à huit yeux. Pour le cabernet franc, qui forme de petites grappes, il faut laisser douze à quinze yeux. »

Lesquels garder ? Lesquels couper ? C'est tout l'art de la taille. « Deux vignerons ne seront pas forcément d'accord sur la manière de tailler un même pied de vigne. Ils peuvent en discuter des heures », complète Luc Arenou. Place aux travaux pratiques. « La lame tranchante doit toujours être du côté de la plaie, de manière à favoriser une coupe franche et propre sur la souche », enseigne Jean-Pierre Chené. Adeline Thomas, paysagiste à Beaulieu-sur-Layon, s'applique sur un cep de grolleau noir. « Attention, il ne faut pas couper l'œil », avertit le maître d'un jour. Trop tard… Tant pis ! Après une toute petite heure de pratique, l'initiation s'achève. « Il est temps ! » Jean-Pierre Chené rappelle ses troupes à l'ordre. C'est l'heure du repas. Déjà, les verres sont remplis d'un coteau du Layon 1970, d'une étonnante teinte ambrée. « Quelle couleur ! » s'exclame un participant. Les saucisses finissent de griller sur les braises mourantes. Les vignerons ont amené quelques flacons d'Anjou rouge qu'il ne reste plus qu'à déboucher. Un bout de pain, un morceau de fromage, un délicieux gâteau au chocolat, un café et une discussion à bâtons rompus… La matinée se conclut par un partage convivial. « J'apprécie le vin, mais c'est surtout son univers que j'aime », confie un des participants. On le comprend !

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