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VIGNE

Une énorme attaque de broussin dans un domaine varois

Christelle Stef - La vigne - n°252 - avril 2013 - page 42

Des ceps de grenache recouverts de boursouflures depuis le tronc jusqu'aux bois de l'année désolent deux viticulteurs à la tête d'un domaine du Var.
SYMPTÔMES DE BROUSSINS. Les pieds atteints présentent des tumeurs sur le point de greffe mais aussi sur toute la charpente et même sur le bois de l'année. © C. ET J.-P. BLANC

SYMPTÔMES DE BROUSSINS. Les pieds atteints présentent des tumeurs sur le point de greffe mais aussi sur toute la charpente et même sur le bois de l'année. © C. ET J.-P. BLANC

Jean-Paul Blanc et son fils Christophe, viticulteurs sur 40 ha à Pourcieux, dans le Var, sont désemparés. Depuis trois ans, une de leurs parcelles de grenache plantée en 2000 et taillée en cordon de royat est attaquée par des broussins, une maladie provoquée par une bactérie du genre Agrobacterium.

Les pieds atteints présentent des tumeurs au niveau du point de greffe, mais également sur toute la charpente et même sur le bois de l'année. Des symptômes spectaculaires. D'année en année, le phénomène s'amplifie. Il laisse perplexe les techniciens. Il faut dire que de tels broussins, attaquant jusqu'au bois de l'année, sont exceptionnellement rares.

Du marcottage pour remplacer les pieds

« La maladie est peu courante chez nous et je n'avais jamais vu une telle intensité de symptômes », avoue Jean-Jacques Balikian, de l'association des Vignerons de la Sainte-Victoire. Jean-Paul Blanc estime que plus ou moins 20 % des ceps de la parcelle sont attaqués. « Et le taux de mortalité commence à être inquiétant », rapporte-t-il. Une partie de la vigne est particulièrement atteinte. « Il s'agit d'un secteur qui jouxte l'autoroute. Quand on s'éloigne de cette zone, les symptômes diminuent. La contamination serait-elle environnementale ? » se demande-t-il.

Pour remplacer les pieds, Jean-Paul et Christophe Blanc font du marcottage. « Mais nous commençons à retrouver les broussins aussi sur les marcottes », déplorent-ils. Aucun produit ne permet de traiter les pieds malades.

Pour atténuer la progression de la maladie, les deux viticulteurs ramassent et brûlent tous les bois morts. Cette année, ils ont tenté une expérience.

Ils ont désinfecté la lame de leur sécateur à l'eau de javel avant de tailler chaque nouveau cep dans deux rangées. Dans quatre autres rangées, ils ont pulvérisé de l'eau de javel avec une sulfateuse manuelle sur chaque pied venant d'être taillé. Enfin, ils ont traité les ceps avec de la lessive dans quatre dernières rangées. Ils ont laissé douze autres rangées comme témoin. L'avenir dira si ces traitements ont eu de l'effet.

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