À huit mois de campagne, tout semble indiquer que l'IGP Méditerranée rosé prend son envol. Le volume des transactions a progressé de 11 % par rapport à la campagne précédente et les prix sont en hausse de 20 %. « La demande est supérieure à la campagne précédente. Cette IGP profite de l'actuel engouement pour les rosés », confirme le courtier Philippe Martin.
Autre facteur boostant le marché : la faible production des rosés de Provence (- 13 % sur les côtes-de-provence). « Cette réduction des volumes a tiré l'ensemble des autres productions de rosés de la région : d'abord les coteaux d'Aix, puis les coteaux varois. La demande s'est ensuite reportée sur l'IGP Méditerranée », analyse Roger Ravoire, de la société de négoce éponyme. Les chiffres confirment l'analyse : l'évolution des volumes et des cours est bien moindre en rouge.
Lors de la campagne précédente, 400 000 hl avaient été revendiqués en IGP Méditerranée (toutes couleurs confondues). Cette année, les revendications atteignent 460 000 hl dont, toujours, 60 % en rosé. Le marché a absorbé cette hausse. Tous les volumes en rosé sont vendus et les retiraisons fonctionnent bien. « Cette année, l'IGP Méditerranée a pris sa place grâce au rosé. Ce décollage devrait, à terme, bénéficier aux rouges, car les metteurs en marché sont rarement monoproduit et élaborent leurs gammes dans les trois couleurs », assure Thierry Icard, président de la fédération Inter-Med.
Que se passera-t-il l'an prochain si la récolte est plus abondante en rosés de Provence ? Les professionnels sont confiants. « Le développement des rosés correspond à une évolution des modes de vie. Dans ce contexte, la Provence, même avec une récolte plus abondante, ne pourra fournir l'ensemble de ce marché », estime Roger Ravoire.