« C'est une tendance qui se dessine depuis trois ans environ, et qui se confirme, annonce Philippe Brel, directeur général d'Estandon Vignerons, à Brignoles (Var). Il y a deux marchés distincts pour le côtes-de-provence rosé : celui des haut de gamme et celui des qualités génériques. »
Les premiers se sont négociés, sans peine, aux alentours de 200 à 230 €/hl, voire 240 €/hl dès la fin de l'année dernière. D'où la forte hausse des transactions enregistrées mi-décembre 2016. « Ce sont des vins que nous achetons tôt et que nous retirons rapidement pour répondre à la croissance de nos ventes à l'export notamment, confie Olivier Souvelain, directeur général de la Maison Gassier, filiale d'Advini en Provence. Nos ventes se développent aux États-Unis, où les importateurs passent rapidement aux achats, mais aussi en Europe du Nord. »
Pour les qualités standards, c'est une autre affaire. « Les clients ne sont pas pressés d'acheter car il y a du stock à la propriété et au négoce, relève Luc Giusti, courtier à Brignoles. L'an dernier, les ventes sur le marché français ont souffert d'une météo printanière morose du contexte économique. »
« Il y a encore de nombreux rosés 2015 dans les rayons. Il suffit de faire un tour dans les grandes surfaces de la région pour s'en apercevoir », ajoute Pierre Putcha, assistant du maître de chai au Cellier Saint Sidoine à Puget-Ville. Au sein de sa cave, il reste des lots de l'an passé que le négoce n'a pas encore retiré. Dans ce contexte, les prix des qualités génériques du millésime 2016, pourtant de meilleur que le précédent, souffrent. Ils perdent 5 à 10 €/hl par rapport à l'an dernier pour s'établir entre 195 et 200 €/hl.
Les coteaux d'Aix-en-Provence dont les stocks ont progressé en 2015 connaissent une situation similaire. « La campagne commence lentement, souligne Thierry Icard, président de la cave coopérative des Vignerons du Castellas, à La Fare-les-Oliviers (13). À ce jour, il nous reste encore 50 % de notre volume à commercialiser. » Les prix s'infléchissent également 160 €/hl, contre 165 €/hl de moyenne l'an passé. Les coteaux varois tirent d'avantage leur épingle du jeu.