Qui va piano, va sano. Telle pourrait être la devise de l'IGP Méditerranée rosé qui progresse lentement mais sûrement depuis trois ans.
« Cette année, la campagne a démarré plus tard. Le changement de dénomination de VDP en indication géographique protégée est probablement à l'origine de ce flottement, observe Marie de Monte, de la toute nouvelle interprofession InterVins Sud-Est. Mais le marché a ensuite été plus actif. »
A la mi-janvier, le volume des transactions était en hausse de près de 4 % sur celui de l'an dernier, et les cours de + 2,5 %.
« C'est un marché qui tourne bien, assure Louis Martin, courtier à Vacqueyras (Vaucluse). Les volumes produits sont en adéquation avec la demande. Il n'y a pas d'explosion de la demande, mais nous profitons du succès des rosés. La dénomination Méditerranée est récente et n'a pas la notoriété de son voisin Oc, mais il y a un potentiel de développement. »
Couvrant douze départements, cette IGP régionale offre l'avantage aux opérateurs de diversifier leur sourcing. « Nous sommes passés en IGP Méditerranée, car en 2008, nous n'avons pu nous approvisionner en VDP du Var rosé du fait de la petite récolte, témoigne Roger Ravoire, négociant à Brignoles (Var). Maintenant nous développons cette IG, car le terme Méditerranée est porteur. »
L'interprofession a commandité une étude sur le positionnement de ses vins. Les résultats sont attendus en avril. Reste à savoir comment va réagir l'IGP à la nouvelle concurrence des vins sans IG avec cépage.
« Nos IGP Méditerranée rosé sont pour les deux tiers des assemblages. Nous capitalisons sur l'origine géographique et la force d'évocation de la Méditerranée. Cela va nous permettre de nous démarquer des vins de cépage sans IG », affirme André Mercier, le président de la Fédération Intermed.