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ÉDITORIAL

Biodiversité

La vigne - n°253 - mai 2013 - page 5

N'en déplaise aux cassandres dont la presse grand public accueille à bras ouverts les déclarations fracassantes, les vignes ne sont pas des lieux stériles. Loin s'en faut. Insectes, araignées et autres mille-pattes y abondent, attirant des oiseaux. Malgré les traitements et le passage des tracteurs, tous y trouvent abri et nourriture.Pour être tous les jours dans les vignes et au contact de la nature, bien des vignerons perçoivent cette vie discrète. Mais dans notre monde suspicieux à l'égard de l'agriculture moderne, leur voix compte peu. Il faut quantifier les choses pour qu'elles prennent corps et pouvoir en parler. Des scientifiques l'ont fait dans plusieurs vignobles. Leurs travaux révèlent qu'ils abritent une diversité inattendue d'êtres vivants.Pour préserver cette biodiversité, les naturalistes expliquent qu'il n'est pas nécessaire d'aller jusqu'à abandonner les produits de traitement. Il faut les employer avec mesure. Il faut surtout planter ou entretenir des haies et laisser des bandes de terre se couvrir d'herbes.Dans le même temps, plusieurs organismes bourguignons, parmi lesquels la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire, ont comparé les viticultures raisonnée, Écophyto et bio selon une multitude de paramètres. Qu'en retenir ? Qu'Écophyto, qui consiste à utiliser systématiquement les produits phytos à des doses inférieures aux doses homologuées, amène à prendre des risques importants les années de forte pression. On s'en doutait. Mais encore fallait-il le montrer aux pouvoirs publics qui enjoignent l'agriculture de consommer moins de phytos. On apprend également que les passages répétés d'outils de travail du sol sont mortels pour les vers de terre.Pour le reste, il est très difficile de distinguer les trois méthodes quant à leur impact sur la vie microbienne des sols. Voilà qui met à mal quantité d'idées qui ont bénéficié d'une énorme caisse de résonance avec le Grenelle de l'environnement. Et qui devrait calmer ceux qui ne cessent de taxer les viticulteurs de pollueurs.
Par Bertrand Collard, rédacteur en chef de La Vigne

Par Bertrand Collard, rédacteur en chef de La Vigne

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